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Le Findel voit toujours plus loin


Le centre d’affaires relié à l’aérogare sera opérationnel à la fin de l’année.

S’il y a bien un aéroport parmi ceux de la Grande Région qui tire son épingle du jeu, c’est celui du Findel au Luxembourg où poussent des chantiers tous azimuts.

Inutile de travailler dans une tour de contrôle et de maîtriser des instruments de mesure complexes pour se rendre compte que l’aéroport de Luxembourg-Findel se situe, à peu de chose près, au centre de la Grande Région. Une place idéale avec un potentiel que ne soupçonnaient sans doute pas la poignée de passionnés d’aviation qui ont choisi cet endroit, à 7,5 km de la capitale, dans les années 30, pour assouvir leur passion.

Et pourtant, le minuscule aéroclub local est devenu le Findel drainant des millions de voyageurs d’affaires et de loisirs par an, et figurant parmi les dix premiers aéroports de fret européen.

Cela ne s’est bien évidemment pas fait du jour au lendemain. Il a fallu attendre les années 90 pour que la barre du million de passagers soit franchie et encore patienter jusqu’en 2010, où le trafic va non seulement décoller, mais est depuis en hausse constante – période de pandémie exceptée. Si bien qu’en «mai 2024, pour la première fois dans l’histoire de l’aéroport, plus d’un demi-million de passagers ont été enregistrés en un seul mois», s’enorgueillit Rebecca Pecnik, responsable de la communication de lux-Airport, la société chargée de l’infrastructure du site.

Elle estime même que «le nombre de passagers atteindra 5 millions» à la fin de l’année, contre 4,79 millions de passagers en 2023, ce qui représentait déjà une augmentation de 8,9 % par rapport à l’année de référence 2019, avant le covid.

Posée au milieu d’une superficie de 425 hectares, l’aérogare en elle-même ne comporte pourtant qu’un seul terminal – il y a bien une passerelle appelée Terminal B, mais «pour être précis, elle n’est techniquement pas considérée comme un terminal, car elle n’a pas d’accès direct à la zone publique», détaille Rebecca Pecnik.

Un coup d’œil jeté à travers les immenses baies vitrées ne révèle qu’une seule piste d’atterrissage. Longue de 4 km et entièrement rénovée en 2021 et 2022, elle est «parfaitement adaptée aux avions-cargos de grande taille, comme le Boeing 747F», confie encore la chargée de communication. Ce qui ne doit rien au hasard puisque l’aéroport sert de hub à Cargolux, la compagnie aérienne luxembourgeoise de fret, affichant en 2023 un volume total de 799 000 tonnes de fret traitées.

La construction d’un centre d’affaires

Mais le Findel est aussi le port d’attache de Luxair, la compagnie nationale du pays. Quatorze autres opérateurs partagent avec elle le tarmac : Air Dolomiti, British Airways, China Southern Airlines, KLM, LOT Polish Airlines, Lufthansa, Swiss, TAP Portugal, Turkish Airlines, sans oublier les compagnies low cost EasyJet, Ryanair, GP Aviation, Aegean Airlines et Volotea. Du Luxembourg à Marrakech, Dubai, Dakar, Athènes, Londres, Zhengzhou… Plus de 120 destinations internationales directes sont desservies vers l’Europe, l’Afrique, les Émirats arabes unis et, depuis six mois, vers la Chine.

En plus du décollage et de l’atterrissage des avions, les engins de construction animent le paysage du Findel. Le nombre croissant de passagers a entraîné des investissements en termes de flotte mais aussi d’infrastructures, comme de nécessaires places de parking.

Ces dernières années, nombreuses sont les constructions imposantes sorties de terre : celle du siège de Cargolux et juste à côté celle d’un gigantesque hangar de maintenance. Autre chantier de grande envergure, la construction de la caserne du Centre d’intervention et de secours, opérationnelle depuis neuf mois et censée faciliter la distribution des secours au niveau de l’aéroport mais également des environs.

Les voyageurs n’ont pas été oubliés puisque la création d’un centre d’affaires est sur le point de devenir réalité. Cinq ans après le premier coup de pelle, le Skypark Business Center devrait accueillir ses premiers occupants à la fin de cette année.

Ce long bâtiment aux façades de bois et cuivre comportera 65 000 m² de surfaces de bureaux, 10 000 m² de surfaces commerciales et 1 500 places de parking en sous-sol. «Les locations sont en cours», nous précise encore Rebecca Pecnik. Des enseignes connues sont-elles d’ores et déjà prévues? «La dernière annonce officielle concerne la Deutsche Bank qui déménagera son siège du Kirchberg au Skypark en 2026», répond-elle. Parmi ces commerces et bureaux, un hôtel de 130 chambres ouvrira ses portes cet été. L’hôtel Moxy, du groupe Marriott, aura de surcroît un accès direct au Terminal A. De quoi agrémenter à coup sûr la vie des voyageurs.

L’aéroport de Lorraine, situé entre Metz et Nancy, cherche toujours sa place dans la Grande Région

Avec une prévision de 115 000 passagers transportés en 2024, on est loin de l’aéroport du Luxembourg, utilisé par plus de 400 000 usagers par mois (en 2023). La région Grand Est, à la tête de l’établissement public qui gère Lorraine Aéroport, ne se décourage pas. L’idée d’un partenariat avec la compagnie nationale luxembourgeoise est en discussion.

Partenariat avec Luxair ?

« On travaille avec Luxair, pour que notre aéroport serve de délestage à celui du Luxembourg, qui va être saturé », expliquait Brigitte Torloting mi-juin, au Républicain Lorrain. Mais la vice-présidente du conseil régional ajoutait : « Pour l’instant, la compagnie est confrontée aux problèmes de retard de livraison de ses nouveaux Airbus. » En attendant, sur les vols réguliers, ce sont clairement les liaisons vers le Maghreb qui sauvent la Lorraine : Alger, Oran et Constantine via Air Algérie et Casablanca avec Tui Fly. Une seule autre ligne régulière est proposée depuis Lorraine-Aéroport : Toulouse.

Twin Jet a en revanche jeté l’éponge pour sa ligne vers Marseille. « En termes de statistiques, c’est un non-événement, avait commenté le directeur de l’aéroport en mi-juin. C’est plus dommageable pour l’image car cela fait une offre en moins », concluait Yves Loubet.

Hubert Gamelon (Le RL)

L’aéroport de Sarrebruck, un atout aussi pour les touristes de Moselle

Il voit défiler près de 15 fois moins de passagers que l’aéroport voisin de Luxembourg-Findel. Pourtant, avec ses 300 000 voyageurs en 2023, l’aéroport de Sarrebruck-Ensheim compte parmi les 16 aéroports internationaux allemands. Sa proximité avec la France, à une vingtaine de kilomètres seulement de Forbach et de Sarreguemines, en fait un atout également pour la Moselle-Est en proposant onze destinations, majoritairement en Europe.

De nouvelles liaisons pour cet été

Pour cette saison estivale, l’aéroport de Sarrebruck propose un éventail de 50 vols par semaine avec six compagnies aériennes différentes vers des destinations principalement touristiques, évitant ainsi aux vacanciers de se rendre par exemple à l’aéroport de Francfort ou de Luxembourg.

Parmi les destinations privilégiées : l’île espagnole de Majorque, très appréciée des touristes allemands, avec pas moins de 14 départs par semaine (deux par jour) ! Fuerteventura et La Palma dans les Canaries font également partie de l’offre, complétée à partir de juillet par l’île grecque de Rhodes.

La Turquie, destination phare de Sarrebruck

Les vols vers la Turquie et les villes touristiques d’Antalya, sur la Riviera turque, et d’Izmir sont également réguliers : « La Turquie fait partie des destinations les plus prisées au départ de Sarrebruck », explique Thomas Schuck, le directeur de l’aéroport. La compagnie SunExpress vient d’ailleurs de prolonger la fréquence de ses vols d’été vers Antalya, sept vols par semaine, jusqu’à la mi-novembre. « Cela montre que la ligne est à la fois attractive et économique. Le résultat est une offre améliorée pour nos passagers et un taux d’occupation plus élevé de l’aéroport », poursuit le responsable.

Émile Kemmel (Le RL)

4 plusieurs commentaires

  1. L’aéroport est complètement saturé. Le nouveau bâtiment, énorme, aurait dû être destiné en priorité à l’agrandissement des zones départ et arrivée de l’aéroport, totalement saturées.
    Quel manque de prévision, de vision à long terme ! Quel gâchis d’argent public l

  2. Gaston THORN

    Les vols de nuit sont un fléau pour les habitants de la ville, et ils ne cessent de devenir plus nombreux! Des jumbos à minuit, 1h du matin? Les dérogations deviennent la règle. Copions les bonnes choses qui font les voisins: pour une interdiction de survoler la ville de Luxembourg – au moins en dehors de 6h – 23h !!!

  3. STEICHEN Patrice

    Mais avec quelle compagnies aériennes on peut voyagé en Afrique du Sud s.v.pl.????

  4. Sergecolignon@pt.lu

    Belge d´origine, mais résident et naturalisé depuis 1990 je suis fier de constater l´energie et le dynamisme du pays. Un petit « Bemol » concernant la sécurité qui semble malheureusement se dégrader. Il y a des mesures a prendre pour que ce si beau petit pays le reste.