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Le festival médiéval de Vianden, «un autre monde»


Malgré un jour d’ouverture pluvieux samedi, le public était déjà au rendez-vous afin d’assister aux combats et autres animations du château. (photos Herbert Becher)

Le 22e festival médiéval du château de Vianden vient de débuter et, après deux jours de festivités, force est de constater que l’immersion temporelle est toujours aussi réussie et appréciée.

L’adage voudrait que les vieux pots offrent les meilleures confitures. Au château de Vianden, difficile de dire le contraire puisque son traditionnel festival médiéval offre un spectacle toujours aussi bien rodé. Et populaire. En début de journée hier, l’ASBL Les Amis du Château de Vianden, organisatrice de l’événement, prédisait au moins 3 500 visiteurs pour ce dimanche ensoleillé. La veille, malgré la pluie, ils étaient déjà 2 600 à avoir pris leur courage à deux mains afin d’assister à la première journée du festival qui s’étend sur neuf jours, jusqu’au 4 août prochain.

Pour cette 22e édition, la recette reste la même : offrir un instant suspendu, plongé au cœur du Moyen-Âge. Après avoir contemplé l’impressionnant château depuis la route ou le village en contrebas, les visiteurs sont servis une fois les portes franchies. Au niveau sonore, le public est accueilli par des détonations de mousquet, le cri strident des faucons, le bruit d’épées qui s’entrechoquent, le coup du marteau contre l’enclume ou encore des accords de luths. Et sur le plan visuel, l’immersion est totale avec les stands du marché d’artisanat, lui aussi dans le jus de l’époque, à l’image des exposants en tenues du Moyen-Âge. Le tout sans oublier la visite du château, monument le plus visité du pays.

«Une énergie très positive»

L’ambiance est telle que certains visiteurs viennent habillés comme au XVe siècle, l’âge d’or du château. Vêtue d’une longue robe rouge, d’une couronne et d’un diadème de dragon sur le front, Tracy est venue dans la peau de la reine Guenièvre, issue de la légende arthurienne. Son copain Justin est lui dans la peau, et les vêtements, du roi Arthur. Originaires de Dudelange, ces derniers sont «passionnés par le médiéval et notamment la légende du roi Arthur».

Déjà déguisés lors de leur première venue l’an passé, ces fans de la série télévisée Merlin avaient été pris en photo de nombreuses fois et se sont de nouveau prêtés au jeu cette année. «Les gens demandent des photos, les gens nous disent que c’est génial donc cela nous fait plaisir. C’est aussi pour les enfants, ça les amuse», raconte-t-elle. À l’âge où les chevaliers et princesses font rêver, les enfants, eux aussi, une épée entre les mains pour la plupart.

Même pour se restaurer, certains le font comme au Moyen-Âge.

Bien que minoritaires, les visiteurs déguisés contribuent à faire du festival une bulle temporelle. «Il y a une énergie très positive ici et c’est inspirant» confirme Norman Hothum, qui vient du sud de l’Allemagne depuis vingt ans afin de tenir son stand d’illustration médiévale. Sa femme Michelle, illustratrice également, est aussi sous le charme et trouve que «Vianden est magique». Avec environ 260 000 visiteurs en 2023, et considéré comme l’un des plus beaux châteaux du monde selon le média américain CNN, l’édifice attire un public international, au-delà même de deux pays voisins. «J’adore être ici, être au contact avec des gens du monde entier et voir comment les gens à l’étranger voient nos illustrations.»

Des étudiants à la rescousse

Exposant depuis la 2e édition du festival, Marcel Lorenz est «un ancien» qui ne boude pas son plaisir de revenir chaque année. «Je reviens parce que j’adore l’endroit, que je connais depuis que je suis adolescent, avant même que les rénovations soient faites. Et les gens ici sont détendus. Dès qu’ils sont dans le château, ils sont dans un autre monde. On est à l’écart de tout ici», confie celui qui tient une fonderie d’étain. Passionné d’histoire, cet ancien professeur tient aussi à mettre en valeur les savoir-faire ancestraux : «Je fais des animations avec les enfants et mon but est de transmettre certaines choses parce qu’aujourd’hui, on pousse sur des boutons et c’est quelque chose qui se perd.»

Le festival est aussi l’occasion de partager des savoir-faire menacés de disparition, comme ici la vannerie.

Comme lui, la trentaine d’exposants est globalement constituée habitués, ce qui fait également la force du festival. «Parfois, nous avons des nouveaux exposants, mais nous en avons quelques-uns qui viennent depuis le début et c’est bien parce que les gens savent qu’ils sont là et donc ils vont les voir», se réjouit Jessica Ersfeld, responsable du personnel pour l’ASBL Les Amis du Château de Vianden. Par contre, côté personnel, il ne s’agit pas que d’habitués.

«Il y a beaucoup d’étudiants qui travaillent, car sinon ce n’est pas possible», explique-t-elle. Comme pour la taverne, dont la pénombre cache un restaurant et une buvette, il faut parfois prendre son mal en patience avant de rentrer. «On fait de notre mieux, parfois, c’est difficile et il y a de la queue pour manger. Mais pour le reste des activités, je dirais que ça va.» Il faut dire aussi que le festival attire entre 25 000 et 30 000 personnes en neuf jours, soit en moyenne 3 000 personnes qui se baladent quotidiennement entre les murailles du château-fort.

Pratique : Du 27 juillet au 4 août 2024, de 10 h à 19 h. Plus d’informations sur castle-vianden.lu.

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