L’heure du bilan pour la fraction libérale, lundi, à quelques mois des élections législatives. L’heure aussi de se jeter des fleurs, malgré une législature mouvementée.
Les bleus ont eu du mal à caler une date qui puisse convenir au plus grand nombre pour ce bilan de fin de session parlementaire. Le président, Fernand Etgen, avait d’autres engagements et se trouve en mission, les députées maires Carole Hartmann et Lydie Polfer étaient déjà occupées ailleurs. Il y a encore cinq réunions plénières à la Chambre cette semaine, avant la pause estivale.
Autour de Gilles Baum, chef de la fraction, l’équipe présente restait silencieuse pendant le discours qui, en cette année électorale, ne se distinguait pas des autres bilans.
Depuis trois ans, les crises viennent perturber le bon déroulement du programme gouvernemental et Gilles Baum ne parle pas d’une «année mouvementée», mais de toute «une législature mouvementée». La crise sanitaire a démontré la capacité du gouvernement à agir pour soutenir tout le monde dans ces moments durs, un effort qui se chiffre à un milliard pour le chômage partiel, tandis que la direction générale des Classes moyennes a distribué 548 millions d’euros d’aide aux différentes mesures de soutien, rappelle Gilles Baum.
Sans dérouler le programme électoral du DP pour ces législatives, le chef de la fraction met l’accent sur le rôle du Premier ministre, Xavier Bettel, qui a su relancer la tripartite que certains observateurs disaient «cliniquement morte» au début des années 2010. Cet instrument de crise renaît de ses cendres et Bettel en réunit trois pour mettre tout le monde d’accord sur les solutions à adopter face aux nombreuses difficultés.
Une «grande offensive»
Le Premier ministre, assis sur les marches de la terrasse du restaurant Um Plateau, écoute Gilles Baum vanter les mérites des partenaires socialistes et verts, «car ils ont tous tiré dans la même direction», salue l’orateur. La ministre des Finances, Yuriko Backes, a rejoint les députés au restaurant pour entendre que le barème fiscal sera adapté en 2024. Une adaptation équivalant à deux tranches indiciaires en 2023 et deux tranches et demie en 2024. Soit un allègement fiscal de 5 % pour cette année et de 6,37 % l’an prochain.
«Toutes ces mesures sont destinées à augmenter le pouvoir d’achat des ménages», se réjouit Gilles Baum, qui avait déjà cité la gratuité des transports publics et l’inclusion des handicapés dans la liste des succès de ce gouvernement.
Se tournant vers l’avenir, il plaide pour une «grande offensive» dans le domaine du logement abordable et, dans la même phrase, pour une flexibilité du temps de travail. Voilà, les thèmes de campagne sont de sortie : apporter un soulagement financier à la classe moyenne, améliorer la qualité de vie quotidienne des familles, mettre en œuvre la transition énergétique, promouvoir des horaires de travail flexibles ou encore renforcer les compétences futures des enfants et des jeunes.
Le repos attendra
Justement, Claude Meisch, le ministre de l’Éducation nationale, vient d’arriver aussi pour s’installer sur les marches à côté de son vieux camarade Xavier Bettel. «L’alphabétisation en français et l’obligation scolaire jusqu’à l’âge de 18 ans sont des initiatives qui porteront leurs fruits», est convaincu Gilles Baum. Le ministre Meisch aussi, plutôt à l’aise avec son bilan, comme en témoignent les discussions, plus tard, dans la file du buffet.
Le Premier ministre ne peut s’attarder, il salue poliment l’assistance avant de s’engouffrer dans une voiture qui l’emmène à Bruxelles pour un sommet entre l’Union européenne et la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (Celac).
Le ministre des Classes moyennes, Lex Delles, s’est plus longuement attablé avec les représentants de la presse, tandis que les collaborateurs de la fraction donnaient l’impression de travailler tout en déjeunant. L’heure n’est pas encore au cocktail au bord de la piscine.
Si les élections communales ont plutôt souri au Parti démocratique, il doit encore gagner la confiance des électeurs lors des élections nationales, comme le rappelait justement le président du parti, Lex Delles.