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Le DP dévoile son slogan pour les européennes : « Social. Libéral. Européen.»


Le slogan de la campagne européenne du DP avec ses six candidats. (Photo : Julien Garroy)

Plus de 200 membres et sympathisants du parti démocratique (DP) étaient présents pour son congrès européen, samedi, au centre culturel Prince Henri de Walferdange.

Qui prétend que le courant social est incompatible avec une composante libérale ? Certainement pas le DP, et encore moins le Premier ministre, Xavier Bettel, qui a martelé, en fin de congrès, que le mariage entre les deux idéologies politiques coule de source pour son parti qui, plus est, se pose en parti plus qu’europhile. Ce ménage à trois composantes politiques apparaît ainsi comme une évidence aux yeux des libéraux qui se lancent dans la bataille avec une liste composée notamment de la double tête de liste Charles Goerens-Monica Semedo.

Pour le « Monsieur Europe du DP » – selon le surnom donné par le secrétaire général du parti, Claude Lamberty – à celui qui s’était présenté aux européennes de 2014 sous le « sobriquet-diminutif » sympathique de « Charel », le rôle et les missions d’un eurodéputé, digne de ce nom, doivent clairement aller dans une direction bien définie : « Un député européen se doit d’être une personne qui s’engage, effectivement, en faveur de l’UE, en vue de trouver des solutions pour l’Union ; a contrario, un eurodéputé ne pourrait être un élu qui siègerait au Parlement européen (ou en commissions parlementaires) dans l’unique but de critiquer le projet européen, et qui brillerait par son absence dans l’hémicycle de par sa vision ‘populiste’, bien que je m’interroge si ce terme soit adéquat en toutes situations. » En d’autres termes, Charles Goerens a fustigé ces (pseudo-) eurodéputés qui quittent l’hémicycle (ou qui n’ont pas daigné s’y rendre), entre autres lorsque l’institution européenne fait le choix de commémorer l’Holocauste, ou encore les attentats terroristes du Bataclan, dixit Charles Goerens. «L’UE n’a pas toujours la solution, mais elle doit pouvoir donner des solutions», a-t-il poursuivi.

Par extension, l’actuel unique eurodéputé du DP sortant, a pris position sur la stratégie à adopter, afin d’appréhender la crise migratoire : « L’UE a besoin d’une solide frontière de protection filtrante pour empêcher les vrais criminels d’entrer sur le territoire européen et, d’un autre côté, afin de permettre aux réfugiés de guerre, de persécutions et de viols, de pouvoir être pris en charge par l’UE. » Selon « Charel », en effet, « il est temps que l’UE sente que son destin doive aussi bien être social que ‘libéral-humaniste’, car les deux concepts idéologiques ne font qu’un; d’où le slogan du DP, ‘Social. Libéral. Européen.’, qui traduit cette imbrication de valeurs qui concordent entre elles et que le parti démocratique prône.»

La présidente du DP, Corinne Cahen. (Photo : Julien Garroy)

La présidente du DP, Corinne Cahen. (Photo : Julien Garroy)

De son côté, la présidente du parti, Corinne Cahen, a volontiers cité l’ancien président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi, qui a déclaré, sur France 2 : « Si vous me dites que je dois jeter les personnes dans la mer parce que c’est mieux pour mon sondage, je préfère perdre les sondages mais sauver les vies. Parce que j’ai des idéaux, des valeurs qui ne sont moins importants que les sondages. »

« Que pas la moindre bombe ne soit tombée sur l’Europe »

Quant aux autres candidats de la liste européenne du DP (Monica Semedo/co-tête de liste, les députés nationaux Simone Beissel et Gusty Graas, ainsi que Anne Daems et Loris Meyer), tous ont apporté leur grain de sel résolument europhile en évoquant (pêle-mêle) les grands enjeux du scrutin et la valeur ajoutée que fournit l’UE à ses citoyens. Selon ce plaidoyer archi-proeuropéen, les principaux défis se présentant à l’UE de demain devront être de cet ordre : devoir d’intégration et d’inclusion, rejet du racisme et de la xénophobie au nom de la tolérance, devoir d’assurer la sécurité des citoyens, nécessité de progrès social, responsabilité vis-à-vis des générations futures notamment en matière de changement climatique, développement et de l’accompagnement de la digitalisation et de l’innovation (dont la 5G), investissements dans les infrastructures, égalité des chances, consolidation de la mobilité étudiante par le biais des programmes Erasmus (« car l’éducation est la clé », dixit Monica Semedo), ou encore le devoir d’harmonisation des droits numériques (« geoblocking »). De manière générale, le DP s’oppose aux partis qui préconisent le repli national et identitaire, à l’image de la Hongrie d’Orban et de son parti du Fidesz, que le DP appelle à faire exclure du parti populaire européen. Pour conclure, le député et candidat Gusty Graas, aura certainement eu la phrase la plus remarquable du congrès : « Mon souhait et ma vision de l’UE dans 30 ans ? Que pas la moindre bombe ne soit tombée sur l’Europe.»

Claude Damiani