Attaqués par le LSAP et déi gréng, les libéraux soulignent leur volonté de mener une politique sociale et climatique «ambitieuse», sans oublier de doper la croissance économique.
Le calendrier a voulu que les bilans parlementaires des trois anciens partenaires de coalition se succèdent entre vendredi et mardi. Après le LSAP et déi gréng, c’était au tour du DP de faire la rétrospective des huit premiers mois de la nouvelle législature. Les rôles sont inversés. Tandis que socialistes et écologistes ont dû prendre place sur les bancs de l’opposition, les libéraux ont réussi à se maintenir au pouvoir, dans une nouvelle alliance formée avec le CSV.
Gilles Baum, le chef de fraction du DP, assume ce choix, tout en restant de marbre face aux critiques lancées ces derniers jours par ses anciens collègues de la majorité. «Au Luxembourg, le DP et sa fraction parlementaire mènent une politique qui mise sur la continuité, la stabilité et le calme. On se trouve au milieu de la société et nous sommes un parti centriste», souligne-t-il, tout en défendant «l’approche sociale et libérale» de sa formation «que l’on va continuer à appliquer».
Lutte contre la pauvreté : «une priorité politique»
La base resterait un fort développement économique, de continuer à financer «notre État social généreux et d’accompagner la double transition énergétique et numérique». Le but ultime serait d’«améliorer la vie des gens, d’aider les plus faibles de notre société et de préparer le pays à l’avenir». «Des premiers leviers ont été activés lors de la législature écoulée», rappelle d’ailleurs Gilles Baum.
Lundi, déi gréng avaient notamment fait part de leur crainte quant au fait que la politique du gouvernement CSV-DP «amplifie le déséquilibre social». Vendredi, le LSAP dénonçait «une idéologie conservatrice-libérale qui est très dangereuse pour la cohésion sociale». Sans nommer les deux partis, le chef de file du DP à la Chambre a tenu à riposter, mardi, en clamant que les libéraux «prennent très au sérieux la lutte contre la pauvreté et le risque de pauvreté. Cela demeure une priorité politique». Avec une nouvelle fois le renvoi vers l’objectif de «renforcer le Luxembourg, les citoyens et les entreprises».
Climat : «Pas de politique prohibitive»
Le renforcement de la compétitivité ne doit pas empêcher de «continuer à miser sur une politique sociale ambitieuse», visant à augmenter le pouvoir d’achat et à réduire les inégalités sociales, reprend Gilles Baum. Dans cet ordre d’idées, le DP plaide encore et toujours pour une «individualisation de l’imposition» en perspective de la grande réforme fiscale promise, à l’horizon 2026, par le gouvernement. En attendant, des «mesures d’urgence» auraient été prises, dont les adaptations du barème à l’inflation, et la revalorisation de l’allocation de vie chère et de certaines primes et aides individuelles pour les personnes vivant en bas de l’échelle sociale.
La politique climatique est présentée comme une autre grande priorité du DP. «Les investissements dans la neutralité climatique ne doivent pas et ne peuvent pas être revus à la baisse. L’argent débloqué doit toutefois être bien investi», clame Gilles Baum. Cette remarque vaut notamment pour les aides financières afin d’emmener les citoyens sur la voie de la transition énergétique. «On ne va clairement pas miser sur une politique prohibitive. Mais je suis convaincu que les gens sont prêts à se lancer si on les soutient tout en simplifiant les procédures», résume le chef de fraction du DP.
Une troisième priorité énumérée mardi est la politique du logement, pour laquelle Gilles Baum a rappelé les deux paquets ficelés par le gouvernement.
«Notre fraction et nos ministres sont prêts à prendre leurs responsabilités et à s’attaquer aux défis qui se posent. L’objectif sera de s’assurer que chacun puisse vivre de manière décente et en sécurité», conclut Gilles Baum, en présence de ses collègues députés.