Les pourparlers entre le ministère de la Santé et la Croix-Rouge sur le don du sang se poursuivent. La question des critères d’exclusion des homosexuels sera au cœur des discussions dans le mois qui suit.
Dans le cadre du débat actuel sur le financement du Centre de transfusion sanguine (CTS), géré par la Croix-Rouge, se pose aussi la question des critères d’exclusion des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Sven Clement, député pirate, a interpellé la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, sur cette problématique dans une question parlementaire. «La pratique actuelle d’exclusion catégorique des HSH peut être considérée comme une discrimination», note le député pirate.
«Ce sujet sera l’un des points de discussion que nous aborderons en détail avec le responsable de la Croix-Rouge à partir de janvier», a répondu la ministre. En décembre dernier, elle avait déjà confirmé devant les députés que les homosexuels allaient finalement pouvoir donner leur sang.
Actuellement, ils ne peuvent donner que leur plasma. Pour le don du sang total, une période d’abstinence de douze mois minimum est toujours requise. C’est notamment pour réviser ces critères d’exclusion des HSH et pour passer à une évaluation individuelle des risques que la Croix-Rouge et le ministère de la Santé ont envisagé de transférer les activités du CTS à un établissement public, indique Martine Deprez.
Une possible solution au manque de réserve
D’autant plus que le Luxembourg est en manque de stocks. La Croix-Rouge avait alerté en novembre des faibles réserves dont dispose le pays depuis de nombreux mois. Elle avait donc appelé toutes celles et ceux qui peuvent venir donner leur sang à le faire.
De son côté, le LSAP avait proposé d’accorder à l’ensemble des salariés une dispense de travail de quatre heures par an pour effectuer un don du sang. Une telle disposition existe déjà dans la fonction publique et dans certaines entreprises. L’ouverture du don du sang total aux homosexuels seraient donc une autre manière de combler le manque de réserve.
Chez nos voisins français, la période d’abstinence d’un an que devaient respecter les homosexuels pour donner leur sang avait déjà été réduite à quatre mois en 2020. Le don du sang a finalement été ouvert en mars 2022 aux homosexuels sans condition. Même son de cloche en Allemagne où les restrictions ont été levées durant l’année 2023. «L’évaluation du risque repose désormais sur le comportement individuel», complète Sven Clement.