Le président français se livrait dimanche soir à un exercice inédit dans la Cinquième république : une interview de bilan de première année face à deux journalistes reconnus pour leur pugnacité.
Edwy Plenel (Médiapart) et Jean-Jacques Bourdin (RMC) n’ont pas mâché leur question face au président français, dimanche soir. Durant plus de 2h30, en direct, les deux journalistes politiques ont passé la première année d’action d’Emmanuel Macron à la moulinette : impôt, retraite, réforme de la SNCF, évasion fiscale, école ou encore accueil des réfugiés… «Vous n’êtes pas le professeur et nous ne sommes pas les élèves», a résumé Edwy Plenel au détour de l’un des sujets. Un débat dans l’ensemble plutôt constructif, avec quelques réponses clefs comme sur la reprise de la dette du rail français ou la justification de l’effort demandé aux retraités sous le régime commun de la contribution sociale généralisée (voir le lien sur l’interview en bas). On regrettera tout de même une tendance à couper le président de façon trop saccadée.
Chez les proches d’Emmanuel Macron, on affichait sa satisfaction ce lundi matin. Sur les ondes de RTL, Christophe Castaner a jugé que l’interview relevait plutôt d’un « débat » et avait permis de voir « un président qui savait encaisser, qui savait castagner aussi quand c’était nécessaire ». « On était moins dans un exercice classique d’échange avec un journaliste qui vous interviewe, mais plutôt de débat. Donc on a vu un président qui savait encaisser, qui savait castagner aussi quand c’était nécessaire. Il a je crois tenu le débat, parce qu’on était effectivement sur quelque chose de viril, de physique ».
« De la détermination »
À la question de savoir si le chef de l’Etat avait été convaincant, Christophe Castaner a expliqué que dans les « combats de coq on voit effectivement de la détermination, mais on ne voit pas toujours suffisamment la pédagogie ». « Il y a eu deux temps de rencontre avec les Français, celui de jeudi dans le 13 heures de Jean-Pierre Pernaut, où il était plus en dialogue avec le journaliste pour aborder tous les sujets du quotidien (…) et il a tenté de faire montre de pédagogie, et puis hier on était sur quelque chose de plus politique », a-t-il développé. Selon Christophe Castaner, « cela permettait de montrer qu’il pouvait parler à tous les journalistes, il a montré qu’il n’avait pas peur de la parole mais qu’il ne voulait pas une présidence bavarde ».
L’interview en intégralité est à retrouver ici.
Le Quotidien et AFP.