Remich avait dit stop, Schengen aussi, comme Dudelange. Ces communes frontalières ne pouvaient plus accepter d’enfants non-résidents dans leurs écoles. Mondorf est au taquet aussi.
Voilà tout juste un mois que le conseil communal de Remich a voté pour un changement radical dans l’enseignement fondamental. Les enfants des résidents frontaliers qui préféraient les inscrire à l’école de Remich ne pourront plus le faire à l’avenir. Toutes les classes sont pleines.
À Mondorf, autre commune frontalière, cela fait déjà plusieurs années que les autorités communales ont mis un coup de frein au phénomène. «Nous avons toujours eu des conditions d’admission, contrairement à Remich qui les introduit seulement aujourd’hui», explique Claude Schommer, le premier échevin (DP). Il faut soit qu’un parent travaille sur le territoire communal, soit avoir un parent qui y réside (grand-mère, tante, etc.), capable de s’occuper de l’enfant après les cours. Il y a également une différence entre les enfants qui résident de l’autre côté de la frontière et ceux qui viennent d’une autre commune du Luxembourg. Pour les premiers, il y a une taxe de 500 euros par trimestre à payer et pour les seconds, un minerval qui ne peut excéder 200 euros par trimestre, payé par la commune où réside l’écolier.
Mais même en prouvant que la grand-mère s’occupe de l’enfant à la sortie de l’école, ce n’est pas une garantie pour obtenir une place. «Chaque année, nous avons des demandes qui sont traitées au cas par cas», poursuit Claude Schommer.
«Une douzaine de nouvelles demandes»
Le tour de vis donné il y a deux ou trois ans consistait à ne plus accepter les enfants à la maison relais après les cours. Elle a une capacité d’accueil de 286 enfants et affiche complet. Pourtant, cette année, les élus observent à nouveau une augmentation des demandes.
«Nous ne pouvons plus accepter des enfants étrangers à la commune dans les classes de précoce», informe Tessy Altmann, deuxième échevin de Mondorf-les-Bains. «Cette année, nous avons reçu une douzaine de nouvelles demandes, dont dix pour le précoce, et c’est impossible de les satisfaire», explique-t-elle. Il faudrait pour cela créer une nouvelle classe et le ministère n’accorde pas le contingent pour ce faire. Il a déjà accepté l’ouverture d’une deuxième classe dans la commune et la marge de manœuvre est plus qu’étroite. «Il nous faut garder de la place pour les enfants qui emménagent en cours d’année dans la commune», justifie Tessy Altmann.
En tout, Mondorf compte 33 enfants non-résidents et n’entend pas refuser catégoriquement des inscriptions futures, selon Claude Schommer. Sauf en enseignement précoce. «Nous essayons toujours de prendre en considération le bien de l’enfant. Si un enfant a entamé sa scolarité chez nous et déménage ailleurs alors qu’il est en avant-dernière année du fondamental, nous allons l’autoriser à terminer son cycle chez nous», rassure Claude Schommer. En revanche, le premier échevin ne garantit pas que le petit frère ou la petite sœur de cet enfant pourra rejoindre la même école. «Ce ne sera pas systématique», dit-il.
Les élèves non-résidents qui ont achevé un cycle devront reformuler une demande pour pouvoir poursuivre leur scolarité dans la commune.
Souplesse dans la fermeté
Mondorf veut rester ferme sur les conditions qu’elle a mises en place et sait combien certains dossiers sont délicats à traiter. «Je peux comprendre les Luxembourgeois qui s’installent du côté français vu les prix de l’immobilier au Luxembourg, mais dans ce cas il faut accepter aussi d’inscrire leurs enfants dans le système scolaire français», déclare le premier échevin.
De son côté, Tessy Altmann rappelle qu’avec 36 enfants inscrits au précoce, les classes sont complètes. Il faudra attendre l’ouverture d’une troisième classe pour accepter de nouveaux inscrits non-résidents. Mais ce n’est pas d’actualité pour la prochaine rentrée.
En revanche, l’élue locale précise que deux autres demandes ont été acceptées, l’une pour le cycle 1 et l’autre pour le cycle 3. Les conditions étaient remplies. Pour la maison relais, c’est un autre problème et il a fallu faire des catégories et prioriser.
La première catégorie est celle où les deux parents habitant la commune travaillent, puis les monoparentaux qui occupent un emploi aussi. Vient une catégorie composée d’enfants qui sont suivis par une assistance, puis celle des enfants de non-résidents, et une dernière catégorie où les deux parents résident dans la commune, mais ne travaillent pas. «Même si nous acceptons des enfants à l’école, il n’est pas certain qu’ils puissent avoir une place en maison relais», conclut Tessy Altmann.
Un autre phénomène est observé aussi. Certains parents insistent pour inscrire leur enfant en cycle 1, afin de pouvoir l’envoyer ensuite à l’école internationale, toujours dans des locaux provisoires avant la construction du lycée.