Suite et fin de notre interview croisée entre Ben Gastauer (34 ans) et Jempy Drucker (35 ans) qui continuent ici de débriefer sur leurs longues carrières et le cyclisme actuel. Le futur entraîneur et le futur kinésithérapeute continuent d’échanger à bâtons rompus.
Alors, on se revoit quand?», lancent-ils en chœur. «Quand vous voulez…», serions-nous tenté de répondre, tant l'échange fut à la fois intense et décontracté. Très riche. À l’image de nos deux interlocuteurs qui sont restés comme au long de leurs carrières d’une simplicité presque désarmante.
Pour rappel, la première partie de l'entretien fut consacrée à leurs vies actuelles de jeunes retraités, à leur avenir qu’ils sont en train de façonner. On penche davantage, pour terminer, sur l’actualité du cyclisme international et national. Après l’entretien qui s’est prolongé pendant presque une heure de manière informelle sur un ton badin, on s’est d’ailleurs aperçu qu’on n’avait pas eu le temps d’évoquer Bob Jungels et son début de saison.
Jempy Drucker, comme Ben Gastauer, sont unanimes. «On voit bien qu’il est de retour, il manque juste pour le moment d’un peu de confiance, il ne lui manque pas grand-chose et comme c’est un grand champion, il va le faire. Laissons-lui juste un peu de temps!» On ne voit plus rien à ajouter…
Quelle analyse portez-vous face à ce phénomène où on voit carrément des juniors arriver dans de grandes équipes pros et, à 19 ans, commencer par gagner de grandes courses. Ainsi, dimanche dernier, Biniam Girmay vient de remporter Gand-Wevelgem à 21 ans...
Jempy Drucker : Il faut apporter du professionnalisme dès les plus jeunes, chez les débutants. Les juniors connaissent déjà beaucoup de choses sur l'entraînement, le métier de coureur cycliste professionnel. Ben Gastauer : Moi, j'ai appris ce métier de coureur professionnel au centre de formation de Chambéry. J'étais en dernière année espoirs. Après, la transition avec les pros était déjà compliquée. Et si je regarde ma première année chez les pros, c'était beaucoup moins pro qu'aujourd'hui. Cela a beaucoup évolué en dix ans. Aujourd'hui, un junior est au point au niveau des entraînements. Cela n'était pas le cas à notre époque. Pire, certains jeunes arrivaient dans l'équipe avec plus de connaissances sur les nouvelles méthodes d'entraînement que les plus anciens. J. D. : On doit en tenir compte pour la formation de nos coureurs. On n'a plus le temps d'attendre...
B. G. : Oui, il faut trouver le bon équilibre, être très tôt professionnel, mais il ne faut pas non plus oublier les études et le projet de vie. C'est d'ailleurs tout à fait possible de combiner les deux aspects, même chez les pros d'ailleurs. Et le risque existe de passer professionnel jeune et que la carrière s'arrête. On le voit avec les arrêts prématurés. On demande de vous que vous soyez très vite au niveau. Si on ne l'est pas, alors c'est compliqué de rester dans le circuit, d'autres jeunes arrivent. C'est aussi une conséquence, les équipes laissent de moins en moins le temps aux jeunes de se développer. Si on est un jeune pro, il ...
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