Déjà bien établi dans le secteur privé, le concept de coworking fait son apparition pour le secteur public. À Schieren, le premier espace accueille une vingtaine de fonctionnaires.
Améliorer la qualité de vie des fonctionnaires, comme le secteur privé a su le proposer aux salariés. C’est le but des espaces partagés qui rapprochent le lieu de travail du domicile du travailleur pour lui faire bénéficier de nombreux avantages.
Au cœur de l’été dernier, l’ancien ministre de la Fonction publique, Marc Hansen, et l’ancien bourgmestre de la commune de Schieren, Eric Thill, devenu ministre, ont présenté le projet pilote d’un premier espace de coworking destiné aux agents de l’État. Le concept, plus largement répandu dans le secteur privé, n’existait pas pour les agents de l’État.
Le télétravail n’est pas forcément prisé par tout le monde et le concept de coworking est une alternative bienvenue. Certains travailleurs préfèreront toujours se rendre dans un bureau, même partagé, du moment que leur trajet est raccourci. Sans compter que de telles initiatives contribuent activement à la réduction des émissions de CO2.
S‘il fallait citer d’autres avantages au coworking, il en est au moins un qui motive les fonctionnaires : un lieu de coworking facilite les échanges, le réseautage, la coopération et la créativité entre travailleurs. L’enquête menée en 2022 par le ministère de la Fonction publique a confirmé que 76 % des responsables d’administration voient un avantage pour les agents publics dans la pratique occasionnelle du travail décentralisé.
Ce sondage, réalisé en ligne entre les 12 et 22 septembre 2022 auprès des coordinateurs généraux, des chefs d’administration et de leurs adjoints de l’administration générale, avait conclu également que 70 % pensent que le travail en espace de coworking serait reçu favorablement par les agents, et 59 % d’entre eux trouvent que le travail en espace de coworking pourrait influencer positivement la qualité du travail livré par les agents de leur administration.
Xavier Bettel avait annoncé en 2021 que le concept serait développé et des enquêtes préalables avaient été lancées. Le nouveau ministre de la Fonction Publique, Serge Wilmes, s’est félicité que l’accord de coalition du gouvernement encourage, lui aussi, la création d’espaces de coworking couvrant l’ensemble du pays.
D’autres espaces prévus
Le projet pilote lancé par le ministère de la Fonction publique et la commune de Schieren consiste dans l’aménagement d’une surface d’environ 200 m2 en espace de coworking moderne dans lequel 22 postes de travail peuvent être mis à la disposition des agents de l’État.
L’emplacement du centre culturel « Al Schoul » se prête particulièrement bien à cette activité du fait qu’il est à quelques pas de la gare de Schieren et de l’arrêt de bus RGTR. L’accessibilité en voiture est également pratique, vu que le centre de Schieren se trouve à proximité de 2 échangeurs de la Nordstrooss (N7).
Le centre de la commune de Schieren est idéalement connecté au réseau des pistes cyclables, aussi bien en venant du nord de la région « Nordstad » qu’en venant du sud de la région de Mersch ou de Boevange-Attert.
Une analyse des trajets des agents des ministères et administrations concernés par le projet pilote avait montré que parmi les 833 agents, 170 agents auraient un avantage à se rendre à Schieren plutôt qu’à Luxembourg-ville. En considérant uniquement la distance du lieu de travail, ils gagneraient en moyenne plus de 30 minutes par jour, indépendamment du trafic.
Jean-Paul Marc, chargé de mission Coworking au ministère de la Fonction publique, a eu l’occasion de revenir sur la genèse du projet et esquissé les contours des prochains développements au niveau national.
Il a insisté sur l’importance de choisir les bonnes communes, le bon emplacement, mais également d’offrir aux agents de l’État un espace avec une bonne configuration pour travailler. Des communes à l’est du pays et au sud pourraient accueillir des centres espaces similaires.
Le projet pilote pourra être étendu à d’autres ministères et administrations et sera conduit dans un premier temps sur une durée de 2 ans. Ouvert en décembre dernier, initialement pour les agents du ministère de la Fonction publique et du ministère de la Digitalisation, et leurs entités rattachées, cet espace peut accueillir désormais tous les fonctionnaires, indépendamment de leur administration.