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Le covoiturage peine à être respecté sur l’A3


L’A3, comportant désormais une troisième voie réservée à la mobilité douce dans les deux sens, est supervisée par quatre caméras. (Photo : hervé montaigu)

Ouverte depuis le 23 mars 2025, la troisième voie de circulation manque encore de surveillance des véhicules autorisés et d’information auprès des usagers.

Désormais, l’A3 est dotée d’une troisième voie réservée au covoiturage et aux bus dans le sens Bettembourg-Luxembourg. Une excellente nouvelle, d’abord, pour la circulation routière qui voit enfin les travaux se terminer. Puis, vient la mauvaise nouvelle, où il est reproché au gouvernement de ne pas avoir su mettre en place un suivi automatisé sur l’axe routier. En effet, les conducteurs individuels sont nombreux à emprunter cette troisième voie. D’après les premiers retours sur internet des usagers, les faibles présence et fréquence des bus sont pointées du doigt. Pour un autre automobiliste, la circulation est devenue un véritable désordre «quand les gens doivent passer de quatre à deux voies».

Le gouvernement avance l’horizon 2026 pour mettre en place une surveillance adéquate. Une échéance encore trop lointaine pour le député de déi gréng Meris Sehovic. «Il y a un manque de sérieux, une habitude commence à se créer pour les véhicules qui ne covoiturent pas et qui empruntent cette nouvelle voie. Dans la transition vers des mobilités douces, il faut être conséquent et agir tout de suite.»

Depuis le 23 mars et l’ouverture de la voie, l’absence de règles se fait ressentir. «Les services de police ne sont pas en mesure de faire respecter ce système. De son côté, le gouvernement n’était pas prêt non plus», poursuit le député. D’où une question parlementaire de l’élu à l’attention de la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko Backes, concernant «les mesures d’accompagnement» mises en place dans le cadre de la troisième voie sur l’A3.

En parallèle, depuis l’ouverture de ces voies, quatre caméras ont été installées par l’administration des Ponts et Chaussées. Réparties dans les deux sens, la finalité est de savoir si la circulation du covoiturage et des bus est bien respectée. Contactée, l’administration gérant le réseau routier n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Un manque d’information pointé

«L’annonce de cette troisième voie a été accompagnée de peu d’information à destination des usagers, d’explication concrète de l’organisation et de sa mise en place», accuse Meris Sehovic. Auparavant, quelques informations avaient pu être apportées par le ministère. Le constat est le même pour l’incitation financière un temps en vigueur avec l’application CoPilote lancée en 2018. Dans cette logique d’encourager le covoiturage, l’objectif affiché à l’époque était d’atteindre une voiture sur deux en 2025.

Au départ, en 2015, il existait un besoin de modernisation de l’infrastructure routière de l’A3 entre Dudelange et Luxembourg. «À l’époque, l’objectif était d’ajouter une troisième voie plus fluide dans les deux sens, pour les bus et le covoiturage qui circulaient sur les mêmes axes que les voitures isolées», rappelle Meris Sehovic, citant François Bausch alors ministre de la Mobilité et des Travaux publics. Le but était de créer une voie dédiée aux bus et de rendre la voiture individuelle plus collective avec le covoiturage.

Les problèmes encore persistants sur la nouvelle voie attendent d’être résolus. À l’avenir, l’A4, actuellement en travaux, sera aussi concernée.