Vendredi, la SNCT a annoncé une hausse de 40% de ses tarifs au 1er février. L’ULC mais aussi le député CSV Léon Gloden s’interroge sur les raisons de cette forte augmentation : servira-t-elle à compenser en partie la gratuité des transports publics ?
Vendredi, la Société nationale de contrôle technique (SNCT) annonçait une hausse de 39% du prix des contrôles techniques pour les voitures et de 44% pour les motos. Le tarif d’un contrôle pour une voiture passe ainsi 37,41 euros à 52 euros et celui d’une moto de 27 à 39 euros.
Pour explication, la SNCT a indiqué que cette hausse conséquente permettra de fournir un service de meilleure qualité. Pour l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC), cet argument sonne comme un aveu qui tendrait à prouver que les services rendus jusqu’à présent par la SNCT étaient insuffisants.
L’association de défense des consommateurs croit déceler dans cette hausse une adaptation des tarifs de l’organisme public à ceux pratiqués par son concurrent privé Dekkra. Et l’ULC de constater dans un communiqué diffusé lundi qu’«au Luxembourg, une libéralisation des prix aboutit toujours à d’importantes augmentations». Elle en veut pour preuve les augmentations enregistrées dans le secteur des taxis.
Un manque à gagner de 40 millions d’euros
Mais l’ULC voit peut-être une autre raison à cette hausse et s’interroge : «Cela doit-il servir à faire payer au contribuable la gratuité des transports publics ? » La question est également posée par le député CSV Léon Gloden qui interpelle à ce sujet François Bausch, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics. «Monsieur le ministre peut-il confirmer que cette augmentation n’est pas en relation avec le financement du transport public, récemment annoncée ? », demande l’élu dans une question parlementaire.
Le gouvernement a annoncé qu’il veut rendre tous les transports publics gratuits au 1er mars 2020, une mesure qui devrait coûter quelque 40 millions d’euros par an à l’État. La SNCT effectue plus de 450 000 contrôles par an, tous véhicules confondus, c’est-à-dire également les camions, bus, etc. La hausse des tarifs pour les véhicules particuliers et les motos ne compenserait donc qu’en partie le manque à gagner de l’État avec la gratuité des transports.
Qualifiant l’augmentation des tarifs de la SNCT « d’insolente », l’ULC affirme qu’elle affectera en premier lieu les bas revenus et les classes moyenne. L’organisation demande dès lors au gouvernement d’annuler immédiatement cette hausse.
Fabien Grasser