Le changement climatique, le logement, la protection sociale et l’accès à la santé préoccupent grandement la jeunesse luxembourgeoise, selon une enquête Eurobaromètre.

Les jeunes Luxembourgeois se distinguent par rapport aux jeunes Européens quant à leurs priorités. À l’automne dernier, Eurobaromètre menait une enquête sur les principales préoccupations des nouvelles générations dans l’UE. Prés de 25 000 Européens de 16 à 30 ans y ont été questionnés et l’ensemble des résultats a été compilé et analysé dans un rapport publié lundi 17 février.

Ce document donne à voir les écarts sur les sujets à prioriser d’un pays à un autre. Pour les jeunes Luxembourgeois, les trois sujets qui devraient être traités le plus rapidement possible par l’UE dans les cinq prochaines années sont : le changement climatique (35%), le logement (31%), la protection sociale et l’accès à la santé (31%). En comparaison, pour la majorité des Européens, le sujet principal à prendre en main est la hausse des prix et le coût de la vie (40%), suivi par l’environnement (33%) et la situation économique (31%).

Si sur la question du changement climatique, les jeunes Luxembourgeois sont raccords avec la jeunesse européenne, il n’en est pas de même sur le sujet du logement. Dans ce cas, le décalage en point de pourcentage est impressionnant. Là où 31% des Luxembourgeois jugent qu’il s’agit d’une préoccupation de premier ordre, seulement 23% des jeunes de l’UE y accordent une importance similaire. 

Une spécificité luxembourgeoise que l’on peut expliquer par la longue et difficile crise du logement que traverse le pays. Une crise dont les jeunes font partie des premières victimes, ne parvenant pas à accéder à un logement ou à la propriété.

Autre grand écart : la hausse des prix et le coût de la vie. Avec 40%, ce sujet arrive en tête des thèmes qui devraient être traités le plus rapidement possible par l’UE pour les jeunes Européens. Le son de cloche est très différent côté luxembourgeois puisque seulement 29% d’entre eux estiment qu’il s’agit là d’une priorité. Ce sujet n’arrive qu’à quatrième place du classement établi par la jeunesse du Luxembourg.

Chez nos voisins, les jeunes belges partagent le goût environnemental des Luxembourgeois. Le sujet arrive également en tête de leurs priorités (34%), suivi de près par la hausse du coût de la vie (33%). En France (47%) et en Allemagne (41%), la hausse des prix et du coût de la vie qui préoccupe le plus la jeunesse. 

L’accès à l’information des jeunes Européens fait aussi partie du questionnement mené par le Parlement européen. Sans grande surprise, le rapport montre que les réseaux sociaux sont la première source d’information des jeunes Européens (42%) et des jeunes Luxembourgeois (43%). 

Au Grand-Duché, c’est Instagram qui a les faveurs de la jeunesse (40%, et jusqu’à 47% pour les Européens), suivie par YouTube (34%) et Facebook (32%). Quant à Tik Tok, il n’arrive qu’en 4ᵉ position (26%) alors qu’il occupe la deuxième place du podium au niveau européen (39%). Seuls 14% des jeunes du Luxembourg et 21% des jeunes Européens s’informent sur X.

À noter que la jeunesse luxembourgeoise conserve un lien tout particulier avec les sites d’information puisque 37% s’informent via ce medium (pour 26% des Européens). À l’inverse, la télévision comme source d’informations a mauvaise presse, seulement 23% de la jeunesse luxembourgeoise passe par ce canal, là où ils sont 39% au niveau de l’UE.

Le rapport met aussi en lumière la conscience des nouvelles générations à l’exposition à la désinformation. On y apprend que 76% des jeunes Européens estiment avoir été exposés à la désinformation et aux fausses nouvelles au cours des sept jours précédant l’enquête. Un pourcentage qui grimpe à 85% chez les Luxembourgeois. 

Le Grand-Duché fait d’ailleurs partie des pays dont plus de la moitié des jeunes interrogés ont déclaré avoir été exposées à la désinformation «souvent» ou «très souvent». Avec 55%, il arrive derrière Malte (59%), la Hongrie (58%) et la Grèce (57%).

Les jeunes Luxembourgeois sont très majoritairement pro-européens (71%), davantage même que la jeunesse européenne (63%) A noter que 20% d’entre eux sont toutefois sceptiques et 2% sont opposés à l’idée de l’UE (contre 6% des jeunes Européens).

37% des jeunes au Luxembourg sont favorables «plutôt en faveur de l’UE, mais pas de la manière dont elle fonctionne actuellement» et 34% sont pour que l’UE poursuive dans le fonctionnement actuel.