Accueil | A la Une | Le casse-tête de la future Commission von der Leyen

Le casse-tête de la future Commission von der Leyen


La question de la répartition des postes pourrait se révéler explosive, certains portefeuilles étant plus convoités que d'autres. Une tâche ardue pour Ursula von der Leyen. (photo AFP)

L’Allemande Ursula von der Leyen, élue mardi à la tête de la Commission européenne, doit constituer son équipe d’ici novembre, avec un commissaire par État membre et autant d’hommes que de femmes. Un casse-tête qui va lui demander beaucoup de doigté et qu’elle devra soumettre à l’approbation des eurodéputés en octobre.

Voici les paramètres dont elle devra tenir compte :

Brexit. Le Royaume-Uni doit officiellement quitter l’UE le 31 octobre. Si tel est le cas, il n’aura pas de représentant dans la nouvelle équipe qui doit entrer en fonction le 1er novembre. La Commission serait par conséquent composée de 27 personnes (Ursula von der Leyen comprise), un par État et non plus 28. Or, en raison de la situation incertaine au Royaume-Uni, il n’est pas exclu que le divorce soit de nouveau retardé (après un premier report le 31 mars dernier). Dans ce cas, Londres aurait l’obligation de nommer un commissaire.

Parité. Première femme à la tête de la Commission, Ursula von der Leyen veut un collège de Commissaires avec « 50% de femmes et 50% d’hommes ». Or, ce sont les États membres qui proposent leurs commissaires. En théorie, elle pourrait retoquer certains candidats hommes si elle se retrouvait avec trop peu de femmes (ou l’inverse), mais il n’est pas certain que les gouvernements nationaux soient prêts à lui fournir de nouveaux noms. Elle a souhaité que les États lui proposent deux noms – un homme, une femme – mais pour l’instant elle n’a pas été écoutée. Son prédécesseur Jean-Claude Juncker avait formulé la même exigence en 2014 et il est parvenu à faire changer quelques candidatures mais sans obtenir la parité. Son équipe ne comptait que 9 femmes.

Des noms assurés. Le Néerlandais social-démocrate, Frans Timmermans, et la Danoise libérale, Margrethe Vestager, sont déjà assurés de faire partie de la nouvelle Commission. Ces deux candidats à la présidence de la Commission – Timmermans pour les socialistes, Vestager pour les libéraux – font partie du paquet négocié par les chefs d’État et de gouvernement de l’UE lors d’un sommet marathon à Bruxelles début juillet. Ursula von der Leyen entend en faire les deux vice-présidents de la Commission, le rang le plus élevé. A ces deux noms s’ajoute celui du socialiste espagnol Josep Borell, choisi par les dirigeants de l’UE lors du même sommet comme chef de la diplomatie de l’Union.

Postes-clés. La question de la répartition des postes pourrait se révéler explosive, certains portefeuilles étant plus convoités que d’autres, en raison de leur prestige et du pouvoir qu’ils confèrent. La France a fait savoir qu’elle visait le commerce ou l’environnement. Or, ce dernier est également convoité par les Pays-Bas. L’Italie lorgne quant à elle sur l’emploi, l’industrie, le commerce et la concurrence. Les services de la présidence polonaise se sont vantés d’avoir contribué à l’élection de la nouvelle présidente grâce au soutien de 26 eurodéputés du parti eurosceptique polonais PIS. Varsovie pourrait donc espérer un renvoi d’ascenseur.

Équité. Ursula von der Leyen a de son côté insisté sur le fait que l’une de ses priorités était de surmonter les divisions entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Elle a déclaré vouloir donner des « portefeuilles importants » à des commissaires venus de l’Est. Les Verts ont refusé de soutenir von der Leyen mais étant donné le bon score des écologistes aux européennes, il pourrait se voir attribuer au moins un commissaire. Problème : ils ne dirigent aucun gouvernement et ne sont au pouvoir que dans quatre pays. Or, pour le Danemark, Margrethe Vestager est déjà nommée. Au Luxembourg, le poste devrait aller au ministre social-démocrate Nicolas Schmit, tout comme en Finlande, avec Jutta Urpilainen. Reste la Suède, et peut-être la Belgique, si un gouvernement est formé d’ici-là.

Des velléités. Outre les noms cités plus haut, un certain nombre de pays ont déjà fait connaitre leur candidat. Il s’agit de la Bulgare Mariya Gabriel (droite-PPE), l’Estonienne libérale Kadri Simson, l’Irlandais Phil Hogan (PPE), le Hongrois Laszlo Trocsanyi (PPE), le Lituanien Valdis Dombrovskis (PPE), l’Autrichien Johannes Hahn (PPE), le Slovaque social-démocrate Maros Sefcovic, le Grec Margaritis Schinas (PPE). Quant à l’Italie, la Ligue comptait au départ envoyer Giancarlo Giorgetti mais elle n’a pas voté en faveur d’Ursula von der Leyen. Il lui est donc plus difficile de revendiquer un poste, d’autant plus que les Cinq étoiles lui ont eux apporté leur soutien.

LQ/AFP

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.