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Le barbecue à la sauce Moutarderie de Luxembourg


Le secret de la recette est bien gardé, mais tout a été question de trouver la bonne balance entre les saveurs fumées, épicées et sucrées. (photo Didier Sylvestre)

La Moutarderie de Luxembourg lance sa nouvelle sauce BBQ, qui ne va pas manquer d’épicer les barbecues tout l’été. L’occasion de revenir sur une entreprise emblématique qui cherche désormais à exporter ses produits.

L’entreprise familiale désormais aux mains de Yann Munhowen (quatrième génération) tient 65% du marché de la moutarde dans le pays. Cela représente tout de même entre 240 et 260 tonnes par an : plus qu’un succès, c’est un plébiscite !

Et derrière la moutarde, les autres sauces produites à Munsbach cartonnent également. Entre 2016 et 2017, les ventes de mayonnaise ont progressé de 33% (67 tonnes en 2017), celles de Ketchup de 45% (36 tonnes en 2017) et celles de sauce andalouse de 47% (27 tonnes en 2017) !

Bien sûr, le ketchup et la sauce andalouse sont de nouveaux produits apparus sur le marché en 2015. Il n’empêche, cette attirance des consommateurs n’a pas laissé de marbre la concurrence. Heinz a même dû appeler les supermarchés Cactus pour comprendre la raison de la baisse des ventes de leur ketchup !

Poursuivant cette dynamique de l’offre, la Moutarderie de Luxembourg sort en ce moment sa dernière création : la sauce BBQ. «L’année dernière, à la Foire agricole d’Ettelbruck, nous avions réalisé un sondage pour savoir quelle était la sauce qu’attendaient les visiteurs, explique Yann Munhowen. Et c’est la sauce BBQ qui est arrivée largement en tête.» Cela tombait bien, la Moutarderie travaillait déjà sur la recette depuis plusieurs mois. Famille et amis étaient mis à contribution pour donner leur avis.

À la conquête de l’étranger

«Nous avons modifié plusieurs fois la composition et, à un moment, je me suis dit que c’était bon, qu’il n’y avait plus rien à changer. Au final, elle comprend une dizaine d’ingrédients, beaucoup d’épices et notamment des clous de girofle», glisse Yann Munhowen, qui n’en dira pas plus pour préserver le secret. Tout a été question de trouver la bonne balance entre les saveurs fumées, épicées et sucrées. «Et lorsque l’on badigeonne la sauce sur la viande qui est en train de griller, cela caramélise et c’est encore meilleur !»

La Moutarderie est prête à affronter le succès. L’année dernière, elle a investi 600 000 euros dans une nouvelle machine de production et une chaîne de conditionnement flambant neuve. Aujourd’hui, l’unité de production est très loin d’avoir atteint ses limites de capacité.

Mais pour grandir encore, il va falloir passer les frontières. «Si le marché local peut encore progresser sur les nouvelles sauces, la seule solution pour vendre davantage de moutarde est d’aller sur les marchés à l’export», reconnaît Yann Munhowen, qui a mis l’année dernière ce constat à exécution. Il a par exemple signé un contrat avec un importateur allemand tourné vers les épiceries fines. La technique commence à porter ses fruits, même si les volumes ne sont pas encore énormes.

La Moutarderie, en tout cas, est persuadée que ses produits basés sur des ingrédients naturels et sans conservateurs peuvent séduire au-delà des frontières.

Erwan Nonet