À quelques jours d’une nouvelle édition du plus ancien et emblématique des bals d’étudiants au Luxembourg, rencontre avec le jeune président des Lëtzebuerger Studenten zu Zürech (LSZ).
Malgré la création de l’Uni en 2003 au Luxembourg, la vie estudiantine dans le pays a toujours ceci de particulier qu’elle se déroule souvent à l’étranger. En 2022/2023, 4 050 étudiants avaient choisi de rester au Luxembourg, tandis que 15 878 autres poursuivaient leur cursus à l’étranger.
D’où l’importance du Zürcher Bal, ou bal de Zurich, véritable institution, qui depuis plus de 60 ans réunit les étudiants éparpillés aux quatre coins de l’Europe le temps d’une soirée. Après avoir fêté Noël en famille, le 25 décembre, ils revêtent leur tenue la plus chic et s’en vont retrouver, à partir de 21 h, des camarades qu’ils ne voient pas le reste de l’année. Direction Luxexpo The Box, où les étudiants luxembourgeois de Zurich (LSZ) ont tout organisé pour faire danser quelque 4 000 de leurs pairs.
Vous êtes président depuis mars des Lëtzebuerger Studenten zu Zürech (LSZ). C’est la première fois que vous participez à l’organisation du Zürcher Bal?
Till Winzen : Non, c’est la deuxième fois. J’étais déjà dans le comité l’année précédente, je m’occupais des relations externes. Nous sommes 13 cette année à préparer cela ensemble. Quand j’ai choisi d’aller faire mes études à Zurich, je n’avais pas vraiment prévu d’organiser un bal (il sourit), mais ça me plaît beaucoup et je suis content de le faire.
Cela représente-t-il beaucoup de travail?
Eh oui! On commence à s’en occuper dès le mois d’avril. Il faut contacter les différents partenaires et organisations comme la Ville de Luxembourg, la police… Mais aussi notre fournisseur pour le catering, qui gère les éléments de la scène ou des bars, et les fournisseurs de boissons. Et on fait ça parallèlement à notre travail pour l’université.
Cette année, c’est la 62e édition du Zürcher Bal. Qui en est à l’origine?
C’étaient déjà les étudiants luxembourgeois à Zurich. Un de mes amis, qui est aussi dans notre comité cette année, nous a raconté que son père avait organisé l’un des premiers bals. C’est très cool, je pense. Mais bon, c’était différent, c’était un bal pour 200 personnes.
Qui peut participer au bal?
La seule condition est d’avoir plus de 18 ans. En fait, tous ceux qui veulent peuvent venir, mais c’est majoritairement des étudiants luxembourgeois qui suivent leurs études partout en Europe. C’est comme une grande réunion annuelle, je vois mes amis d’autres universités que la mienne. Déjà en été, ils me demandent quelles seront les nouveautés, quand ils pourront acheter des tickets… On voit qu’ils ont envie d’aller au bal. C’est vraiment un jour spécial pour eux.
Quel sera le thème cette année?
Ça sera classique. Pour la musique, on a, pour la dixième fois, je pense, The Noisemakers. Ils sont très, très bien. Et aussi DJ Nosi, qui est très connu. Mais il y aura des nouveautés : un lounge bar et un cocktail spécial.
Vous tenez absolument aux robes de soirée pour les filles et aux costumes pour les garçons, pourquoi?
Parce que c’est le spirit de notre bal. Depuis longtemps, on a exigé cette tenue correcte. Et avec ça, on nous différencie des autres bals.
D’autres bals dans le pays ont connu des problèmes de trésorerie. Comment financez-vous le Zürcher Bal?
On a beaucoup de dépenses, mais beaucoup d’entrées d’argent avec les ventes de billets et de boissons. On établit le budget sept mois avant le bal et, après, on espère que tout ira bien et qu’on n’aura pas fait de fautes. C’est notre trésorier qui fait ça très attentivement, et généralement ça se passe bien. On va voir cette année (il sourit).
Comment assurez-vous la sécurité des 4 000 étudiants présents?
La Croix-Rouge est sur place avec quatre ambulances et 18 secouristes. Mais on fait appel aussi à une entreprise de sécurité d’Allemagne et elle vient avec 50 personnes. Et nous, on a des équipes qui circulent pendant la soirée, dont quatre personnes de notre comité pour régler un peu tout, pour faire attention et pour communiquer aux personnes de la sécurité et de la Croix-Rouge quand il y a quelque chose qui ne se passe pas bien, quand on a des problèmes.
Des problèmes liés à l’alcool?
Oui, mais je pense que c’est un peu normal. Mais on n’en a pas trop eu les années précédentes, donc je pense que cette année, ça ira aussi. Parfois, on a aussi des problèmes matériels : en 2022, on n’avait pas prévu assez de vestiaires, c’était vraiment un peu le bordel (il rit). L’année dernière, on a amélioré ça avec un vestiaire supplémentaire. Et on avait, en 2022 aussi, un bar dans le foyer, autrement dit directement dans l’entrée, les visiteurs restaient là…
D’année en année, vous améliorez le tout?
En fait, à chaque fois, tous les membres du comité font une lettre de 10 ou 15 pages dans lesquelles ils décrivent ce qui s’est très bien déroulé et ce qu’on peut améliorer pour l’année suivante. Et je pense que ça nous aide beaucoup.
Vous vous amusez ce soir-là quand même ou pas du tout?
(Il sourit) La soirée pour nous passe très vite, à peine commencée qu’elle est déjà finie. Après, oui, je m’amuse, mais il y a beaucoup à faire. En fait, je pense que la chose que j’aime le plus, c’est de voir les visiteurs très contents pendant le bal.
Il y a quelque chose que vous aimeriez faire différemment dans le futur?
On va voir comment cette année va se passer, mais pourquoi ne pas envisager un bal un peu plus petit.
Le Zürcher Bal se déroulera de 21 h à 4 h dans la nuit du 25 au 26 décembre à Luxexpo The Box. Des navettes seront mises en place. Les billets sont à 30 euros pour les étudiants sur le site internet zuercherbal.lu.
Pourquoi ne pas envisager un bal un peu plus petit