Quelques minutes après avoir reçu le trophée du Luxembourg Song Contest des mains de Tali, sa prédécesseure dans l’histoire encore toute récente du concours, Laura Thorn a pris le temps d’enlever ses imposantes chaussures de poupée et d’arriver un peu plus détendue en conférence de presse, où elle s’est livrée avec franchise et humour aux questions des journalistes.
Quel est le message de votre chanson ?
Laura Thorn : Une poupée, c’est cet objet sans vie, elle est contrôlée par quelqu’un – donc elle ne peut pas agir par elle-même. La poupée que je chante, elle, s’empare du pouvoir, elle ne se laisse plus faire. Le fait qu’elle s’exprime avec sa propre voix, c’est une façon, aussi, de mettre en avant la manière dont la société a évolué depuis que France Gall a gagné l’Eurovision avec Poupée de cire, poupée de son, en 1965, pour le Luxembourg.
Comment définiriez-vous l’artiste que vous êtes aujourd’hui ?
Ce qui est cool, c’est qu’avec le Luxembourg Song Contest, j’ai découvert une nouvelle facette de moi-même. La Poupée monte le son n’est pas dans un style que j’ai l’habitude de chanter, mais c’est aussi ce qui fait partie du parcours d’artiste : tester, apprendre des tas de choses différentes, se redécouvrir… Ce sont toutes ces choses qui vont guider le genre d’artiste que j’ai envie de devenir.
Que retenez-vous de votre performance lors de la finale du Luxembourg Song Contest ?
Je suis très fière de ce que j’ai accompli. Cette performance était pour moi très difficile, très intense : je chante, j’ai une chorégraphie à suivre très précisément, je sais quelle caméra regarder, et tout ça en même temps. Par ailleurs, j’avais complètement raté ma première répétition, donc je suis d’autant plus fière d’être arrivée jusque-là!
Vous chantez en français. Outre l’hommage à France Gall, et le fait qu’il s’agit de l’une des langues officielles du Luxembourg, pensez-vous que le français puisse faire la différence à Bâle, quand beaucoup de compétiteurs à l’Eurovision choisissent l’anglais ?
Eh bien, tout d’abord, ça n’était pas vraiment un choix : la chanson était déjà écrite (elle rit). Mais le texte me parlait, et quand j’ai reçu la démo, je l’ai tout de suite adorée. Je crois par ailleurs que beaucoup de gens aiment les chansons françaises et la langue française. Si beaucoup chantent en anglais, y compris lors du LSC, c’est peut-être la touche d’originalité qui m’a aidée à me démarquer. C’est définitivement une bonne chose.
Vous enseignez le solfège et le chant au Conservatoire d’Esch-sur-Alzette. Comment allez-vous gérer votre temps entre le travail et les préparatifs pour Bâle ?
Oh, ça ? Ça n’est pas un problème ! J’ai toujours été très organisée et j’ai toujours dû gérer beaucoup de choses en même temps. Quand j’étais petite, j’avais neuf cours de musique au Conservatoire en plus de l’école, avec, en plus de ça, deux heures de danse les soirs. Être surchargée, c’est une habitude pour moi, donc, si je dois seulement me partager entre le travail et l’Eurovision, ce sera facile (elle rit) !