La nouvelle entité qui reprend les missions de Caritas s’appelle Hellëf um Terrain (HUT) et son conseil d’administration sera présidé par Claudia Monti en avril prochain.
Le Premier ministre avait annoncé «une coupure» avec Caritas, elle a bien eu lieu. La nouvelle entité s’appellera HUT pour Hëllef um Terrain (aide sur le terrain, en français). Christian Billon, à la tête du comité de crise depuis le scandale du détournement de 61 millions d’euros des caisses de la Caritas, a officiellement communiqué sur la nouvelle structure hier après-midi.
«Face à la crise sans précédent de la Fondation Caritas Luxembourg et de la Caritas Accueil et Solidarité ASBL, la société civile luxembourgeoise s’est mobilisée pour préserver les activités nationales de ces entités, maintenir le soutien à plus de 20 000 bénéficiaires à Luxembourg et sauver les emplois de plus de 350 salariés», rappelle le communiqué.
La société civile se mobilise
L’ancienne équipe de Caritas a été complètement écartée du nouveau projet et de sa création. Organisé «en toute indépendance», comme il est écrit, le projet HUT a été mené par Christian Billon, conseiller économique et très actif dans le domaine social, assisté de Tiphaine Gruny, réviseur d’entreprise depuis près de 20 ans chez PwC. L’entité est créée par un groupe de membres fondateurs «composé d’acteurs luxembourgeois actifs et engagés dans la société civile», qui, selon le communiqué, «représentent la diversité du paysage luxembourgeois».
Parmi les fondateurs, on retrouve la Fondation Félix Chomé (du nom de l’ancien directeur général et président de l’ARBED), qui accueille depuis plus de 30 ans des personnes âgées à revenu modeste, la Fondation La Luxembourgeoise, la branche philanthropique de LaLux, créée par la famille Hentgen, des proches du CSV, Christian Billon, Françoise Gillen, expert en droit de l’enfant et épouse de Jean-Louis Schiltz, ancien ministre CSV, Marc Lauer, CEO du groupe Foyer, Georges Lentz, propriétaire et administrateur délégué de la brasserie Bofferding, Claudia Monti, ombudsman, et Paul Mousel, membre fondateur d’Arendt et Medernach.
«Les fondateurs travaillent activement pour encourager d’autres acteurs de la société civile à rejoindre cette initiative solidaire», lit-on encore.
Nouveau départ en octobre
Le nouveau projet sera actif dès le 1er octobre et les salariés travaillant sur les activités nationales pourront rejoindre la nouvelle ASBL HUT s’ils acceptent la proposition. L’objectif reste le même : œuvrer pour lutter contre la précarité au quotidien. «Comme son nom l’indique, les salariés mettront toute leur énergie et leur compétence pour apporter toute l’aide nécessaire aux bénéficiaires sur le terrain.»
HUT n’aura plus rien à voir avec Caritas, liée à l’archevêché et dont on ignore encore le destin. Pour l’heure, une enquête d’envergure est toujours en cours. La nouvelle entité n’aura aucun lien avec le réseau Caritas. «Le changement de nom démontre le renouveau nécessaire pour retrouver la confiance des donateurs» et l’essentiel était de retrouver la confiance des donateurs, des salariés et des bénéficiaires. Le gouvernement qui allouait chaque mois 4 millions d’euros à Caritas doit pouvoir compter sur un prestataire de service sûr pour «retrouver la sérénité et la confiance et se tourner uniquement vers le bien-être des bénéficiaires».
Retrouver la confiance
Le communiqué libre également les noms des futurs membres du conseil d’administration de cette nouvelle entité, à la tête duquel on retrouve provisoirement Christian Billon. Dès le premier semestre de l’année prochaine, c’est Claudia Monti qui sera la présidente de HUT, une fois sa mission d’ombudsman achevée, c’est-à-dire d’ici le mois d’avril. «Les fondateurs sont en train de déterminer une gouvernance forte qui sera définie dans un premier temps par une assemblée générale composée des membres fondateurs et un conseil d’administration composé de personnes apportant leurs compétences et expertise professionnelle à la nouvelle structure.»
On y retrouvera David Hagen, Willy de Jong, Claudine Konsbruck, Pascal Rakovsky et Marisa Roberto. D’autres administrateurs pourraient les rejoindre «le cas échéant».