Nous apprenons ce jeudi 31 août, le décès de l’artiste luxembourgeois Marc Henri Reckinger. Âgé de 83 ans, il venait tout juste d’être le lauréat du Lëtzebuerger Konschtpräis 2024.
L’artiste luxembourgeois Marc Henri Reckinger est mort dans la nuit de mercredi à jeudi. L’annonce publique de son décès a été fait sur sa page facebook où un message explique qu’il nous a quitté « paisiblement ». Âgé de 83 ans, il venait tout juste d’être le lauréat du Lëtzebuerger Konschtpräis 2024.
« Avec Marc Henri Reckinger, nous honorons un artiste, un homme, une carrière, une vie dédiée à l’art et à l’engagement social », avait estimé Sam Tanson, la ministre de la Culture, lors de la remise du prix. » Le travail et l’engagement de Marc Henri Reckinger forment des éléments essentiels et contributifs au dialogue social et ont de surcroît le mérite d’avoir durablement et manifestement favorisé le développement et l’évolution de la scène artistique du Luxembourg et au-delà. »
Quelques jours après cette récompense, la ministre ainsi que l’équipe du ministère de la Culture annonce leur tristesse à la nouvelle du décès de l’artiste né en 1940. Marc Henri Reckinger fut un pionnier de la scène artistique du Luxembourg, infatigable militant dénonçant les dérives du capitalisme dans ses tableaux, créant « des œuvres critiques dans lesquelles il condamne les injustices sociales et les politiques de répression dans le monde », selon le jury.
Marc Henri Reckinger fait partie de la génération d’artistes qui sont à l’origine d’un renouveau de la vie artistique au Luxembourg pendant les années 60. Élève de Roger Castel, l’un des principaux représentants de l’École de Paris d’après-guerre, il abandonne très tôt la peinture abstraite pour devenir l’initiateur et le cofondateur des Granges de Consdorf et de l’Arbeitsgruppe Kunst (rebaptisé ensuite Initiative 69), les deux principaux mouvements artistiques contestataires de la fin des années 60 et du début des années 70.
Il est aussi l’un des tout premiers à exposer au Luxembourg des œuvres inspirées du pop art, du hard-edge et de l’art conceptuel et à faire connaître ces courants artistiques au Grand-Duché. Après un passage en politique, il revient à la fin des années 70 à la peinture se tournant d’abord vers le réalisme socialiste qui lui permet de créer des œuvres critiques dans lesquelles il condamne les injustices sociales et les politiques de répression dans le monde, puis vers le cubisme, l’un des courants artistiques qui, selon lui, a le plus contribué à révolutionner les arts plastiques au siècle dernier.