L’armée syrienne a annoncé jeudi avoir repris le contrôle total de Boukamal, dernière ville qui était encore aux mains de Daech (EI) en Syrie.
« Les unités de nos forces armées, en coopération avec les forces supplétives et alliées, ont libéré la ville de Boukamal », située dans l’est de la Syrie, selon un communiqué de l’armée repris par les médias officiels.
L’EI ne possède plus que quelques poches de territoires, principalement des deux côtés de la frontière poreuse entre la Syrie et l’Irak. Après la perte de la ville de Deir Ezzor le 3 novembre, celle de sa « capitale » de facto Raqqa courant octobre, et la reprise de Boukamal annoncée ce jeudi, le groupe contrôle moins du tiers de la province éponyme, riche en pétrole.
Les jihadistes sont confrontés dans la province à deux offensives distinctes, l’une par les forces du régime et l’autre par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par la coalition emmenée par les États-Unis. Bien que Boukamal soit une ville moins grande que Deir Ezzor, cette défaite prive Daech de la dernière zone urbaine syrienne de son « califat » autoproclamé en 2014, qui s’est effondré. Il ne contrôle plus que des villages et au moins un champ pétrolier.
Des revers mais pas encore la fin
Ailleurs en Syrie, le groupe est présent dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans la banlieue sud de Damas. Il contrôle également de petits territoires dans la province de Homs (centre-ouest) et la région de Deraa (sud). Le 3 novembre, les forces irakiennes ont repris Al-Qaïm, gros bourg du désert occidental situé à une dizaine de km de la poreuse frontière syrienne. Le même jour, elles ont aussi repris le contrôle du poste-frontière reliant Al-Qaïm à la Syrie. Après la perte d’Al-Qaïm, dernière localité avant la province syrienne de Deir Ezzor, Daech ne tient plus que la localité voisine de Rawa et ses environs désertiques, le long de la frontière.
Après neuf mois d’une sanglante guérilla urbaine dans les rues de Mossoul, deuxième ville d’Irak reprise en juillet, les troupes irakiennes livrent dans cette région un combat d’un type différent. Pour mener à bien cette offensive, elles sont aidées par les unités dites de « mobilisation tribale » du Hachd al-Chaabi, coalition paramilitaire dominée par les milices chiites soutenues par l’Iran. Elles sont aussi appuyées par la coalition internationale emmenée par les États-Unis. Selon cette dernière, environ 1 500 jihadistes étaient présents dans la région d’Al-Qaïm – 150 000 habitants, issus d’une demi-douzaines d’importants tribus sunnites – au début de la bataille. Mais la plupart aurait depuis fui en direction de la Syrie.
Les revers territoriaux de l’EI ne signifient toutefois ni sa défaite définitive ni son éradication, préviennent les experts.
Le Quotidien/AFP