Présent au sommet UE-Celac, le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, a souligné l’importance de relations commerciales «équitables et durables» avec les États d’Amérique latine et des Caraïbes.
Le lancement de la COP30, organisée à Belém au Brésil, a fait un peu d’ombre au sommet entre les pays de l’UE et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac). Pourtant, les deux régions alliées représentent 14 % de la population mondiale, 21 % du PIB mondial et un tiers des membres des Nations unies. Plus concrètement, UE et Celac rassemblent 60 pays, comptant une population totale d’environ 650 millions de personnes.
Le sommet s’est tenu samedi et dimanche à Santa Marta, en Colombie. Le Luxembourg était représenté par le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel. Le commerce transatlantique devait figurer parmi les principaux sujets de ce premier sommet UE-Celac depuis 2023. Mais il aura surtout été marqué par les tensions avec les États-Unis qui ont multiplié en mer des Caraïbes des attaques contre des bateaux présentés par l’administration Trump comme appartenant à des narcotrafiquants et qui ont fait des dizaines de morts.
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise souligne dans un communiqué que la lutte contre la criminalité organisée et le trafic de drogue «doit toujours respecter le droit international et la souveraineté des États». «Nous réitérons notre opposition à l’usage ou à la menace de l’usage de la force et à toute action non conforme au droit international et à la Charte des Nations unies», affirme la déclaration conjointe signée dimanche par 58 des 60 nations présentes, le Venezuela et le Nicaragua s’étant abstenus.
«Nous devons unir nos forces»
Lors de son intervention, Xavier Bettel a tenu à placer les relations entre l’UE et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes dans un contexte plus large. «À une époque où le monde tend à se fragmenter, où la polarisation et les extrémismes gagnent du terrain, ce sommet rappelle combien il est essentiel de dialoguer et de travailler ensemble avec des partenaires de confiance», a-t-il mis en avant. «Face à des défis mondiaux tels que le changement climatique, nous devons unir nos forces et agir collectivement. Alors que certains choisissent le protectionnisme et l’isolement, nous devons faire le choix de l’ouverture, du commerce équitable, de l’investissement durable et d’une coopération renforcée, dans l’intérêt mutuel de nos citoyens», a ajouté le ministre des Affaires étrangères dans son adresse aux autres délégations présentes à Santa Marta.
Le président du Conseil européen, António Costa, a insisté sur la volonté commune de continuer à «promouvoir un commerce mondial équitable, durable et mutuellement avantageux». Les résultats de la coopération étroite entre les deux régions au cours de la décennie écoulée auraient conduit à une augmentation de 52 % du commerce des marchandises et de 93 % du commerce des services. «Et le potentiel est encore bien plus important. Ensemble, nous ouvrons la voie à une relation encore plus poussée en veillant à ce que nos citoyens en tirent pleinement parti, en réduisant les dépendances et en renforçant l’autonomie stratégique, ce qui signifie la souveraineté pour les deux régions», a avancé António Costa en clôture du sommet.
En 2024, les échanges de marchandises entre l’UE et la Celac ont représenté plus de 290 milliards d’euros, dont 138,6 milliards d’importations et 153 milliards d’exportations.
Plus d’un million d’emplois dans l’UE sont liés aux exportations vers les États d’Amérique latine et des Caraïbes.
D. M. (avec AFP)