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L’alcool au travail, « un problème important » au Luxembourg


Dans de nombreuses occasions professionnelles, tenir un verre de champagne permet d'avoir une certaine prestance. Un geste anodin qui peut vite devenir une mauvaise habitude. (illustration François Aussems)

« Pas d’alcool au travail », c’est le thème choisi cette année par la deuxième édition luxembourgeoise de la campagne de prévention : «Alcool ? Moins c’est mieux ! ».

Le Centre de prévention des toxicomanies (CePT) se joint à cette semaine d’actions organisée par le ministère de la Santé du 18 au 26 mai. Elle a lieu tous les deux ans et met à chaque fois l’accent sur un autre aspect.

« Les problèmes d’alcool concernent entre 8 000 et 10 000 personnes au Luxembourg, c’est l’une des causes de l’absentéisme au travail », explique Michel Ledoux, le directeur du CePT.

Dépendance et alcool mondain

Pour beaucoup de personnes addictes, impossible de cacher cette dépendance, « mais il y a aussi l’alcool mondain qui ne se voit pas. Les personnes concernées ne semblent pas ivres et pourtant elles sont dépendantes et ne peuvent pas s’en passer », poursuit le directeur.

Selon le directeur du CePT, difficile de dire si ces dernières années les problèmes d’addiction à ce fléau ont reculé. Une chose est sûre : « L’alcool reste un problème important. Les chiffres ne sont que des estimations en provenance de différentes institutions qu’on essaye de recouper. Ils sont aussi issus des statistiques des accidents de la route. Ceux qui consomment ne sont pas toujours visibles. »

Dans de nombreuses occasions professionnelles, tenir un verre de champagne à la main permet d’avoir une certaine prestance. Selon le CePT, certaines entreprises tentent de renverser la vapeur, par exemple en proposant des cocktails sans alcool.

D’autres tentent de prohiber totalement la consommation d’alcool dans leurs locaux. Pour la prévention, ça peut être un atout, « mais quand la dépendance est déjà installée, ces mesures internes ne sont pas efficaces », nuance Michel Ledoux, avant d’ajouter : « Cependant, il est important que l’entreprise envoie un signal» en défaveur de cette pratique.

Les mères et conjointes appellent à l’aide

Pour cette semaine de prévention, le CePT organise une série d’actions. La première concerne sa permanence téléphonique, le service Fro No. Du 20 au 24 mai, ce service sera à la disposition du public pour toute question.

Le service s’attend à faire face à une augmentation importante du nombre d’appels et ces collaborations permettront de mieux orienter les appels et éventuellement de les diriger vers des spécialistes.

C’est souvent la famille d’une personne dépendante à l’alcool qui appelle à l’aide, « surtout les mères ou les conjointes qui sont dépassées par la situation , indique le directeur du CePT. Les personnes sous l’influence de l’alcool peuvent également se révéler violentes. Notre fonction est surtout d’écouter les gens, de leur répondre de façon factuelle et de les orienter. »

Michel Ledoux poursuit : « Très souvent, on oriente la famille vers le médecin de famille, qui lui-même peut orienter les personnes vers ÄDDI-C par exemple. C’est toute une chaîne. »

Audrey Libiez

Les différentes actions du CePT pourront être suivies sur sa page Facebook.

Le service Fro No peut être joint du lundi au vendredi de 9h à 13h au 49 77 77-55 ou par courriel : frono@cept.lu