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L’ACEL au service des étudiants


(Photo : Editpress)

Charel Muller, le nouveau président de l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL), est décidé à mettre son expérience au service de la communauté estudiantine du pays.

L’année 2017 a commencé avec un succès pour l’ACEL. Vendredi, un accord a en effet pu être trouvé afin de rendre les transports publics gratuits pour les étudiants. Il ne s’agit cependant que d’une étape qui illustre le travail de longue haleine mené par le représentant des étudiants, désormais présidé par Charel Muller.

Vous avez pris la tête de l’ACEL le 26 décembre dernier. Quels sont les grands objectifs de votre mandat de président ?

Charel Muller : Le travail accompli lors de ces deux dernières années, que j’ai pu accompagner en tant que membre du comité, a été très positif. Beaucoup de choses ont pu être accomplies. Je pense notamment à notre emprise sur la réforme des bourses d’études et également leur revalorisation votée l’été dernier. Les revendications de l’ACEL ont été prises en compte en très grande partie, ce qui nous satisfait beaucoup. Il s’agira de poursuivre sur cette lancée.

Plus concrètement, quels seront les dossiers prioritaires de cette année 2017 ?

Le grand dossier en ce début d’année est la gratuité du transport public pour les étudiants. On est assez optimiste, on pense qu’on va pouvoir trouver un accord (NDLR : l’entretien a été réalisé le 28 décembre dernier. Vendredi, un accord a été trouvé). Sur le plan politique, aucun dossier concernant les étudiants ne s’annonce pour l’instant. On restera néanmoins très attentif et on continuera à travailler sur deux autres dossiers majeurs : la taxe d’habitation en France et la redevance télévision (GEZ) en Allemagne. On a obtenu de la part de la Commission européenne des garanties pour que les étudiants luxembourgeois puissent être, à l’image de leurs homologues français et allemands, dispensés de ces deux taxes. Il s’agira maintenant de faire appliquer ces dispenses. Un état des lieux concernant le logement des étudiants figure aussi sur notre liste. A priori le Luxembourg est mieux loti que d’autres pays dans ce domaine, mais on va encore approfondir notre analyse et en savoir plus sur les besoins des étudiants.

Depuis maintenant un an, Marc Hansen est à lui seul ministre de tutelle pour l’Enseignement supérieur et la Recherche. Comment se portent vos relations ?

Je pense pouvoir affirmer que nos relations sont au beau fixe. Le ministre est à notre écoute. Si on demande une entrevue, on l’obtient. Et les propositions et revendications que nous soumettons ne sont pas seulement prises en compte, elles font aussi l’objet d’une analyse approfondie de la part du ministère. Pour l’instant, on ne peut donc pas se plaindre.

L’ACEL continue donc de miser sur la carte du dialogue constructif. Par le passé, on vous a cependant reproché de ne pas participer aux mouvements de grève. Que répondez-vous ?

Notre mission est de défendre les intérêts des étudiants. Si quelque chose risque de les pénaliser, il faut le dire clairement. Récemment encore, on a eu le cas d’une banque installée au Luxembourg qui a réclamé que les parents soient associés en tant que garant pour les prêts accordés aux étudiants. On est intervenu auprès du ministre, qui a temporisé dans un premier temps. Notre comité a donc décidé de mettre la pression par le biais de la Chambre des députés et d’une question parlementaire. Finalement, cela a porté ses fruits. Je le répète : notre objectif primaire est la défense des intérêts des étudiants, et s’il faut se montrer plus strict, on est tout à fait prêt à le faire.

L’ACEL vient d’accueillir sous son toit deux nouveaux membres, renforçant encore la force de frappe des plus de 10 000 étudiants qui sont représentés par votre association. Comment se présente la situation sur le terrain ?

Parmi nos membres, on trouve des cercles d’étudiants qui sont plus actifs que d’autres. On le constate par exemple lors des évènements organisés dans le cadre de nos efforts pour regrouper le mieux possible les différentes étudiants, éparpillés à travers l’Europe entière. Mais la coopération des cercles est très bonne, notamment dans le cadre des voyages qu’on organise durant le printemps pour permettre aux élèves de découvrir les différentes villes universitaires. Nos membres apprécient le travail fourni par le comité et nous on apprécie leur engagement. Sans cela, notre travail ne pourrait pas porter ses fruits.

De nos jours, on constate de plus en plus souvent que les jeunes sont moins motivés pour s’engager. Vous, en tant qu’ACEL, pouvez-vous partager cette impression ?

Non, pas du tout. De notre côté, on enregistre avec satisfaction le grand engagement de nos cercles membres. Même si parfois une période plus creuse existe au niveau de l’un ou de l’autre, les cercles retrouvent toujours les ressources nécessaires pour se relancer. Cette volonté de s’engager s’est aussi démontrée lors de notre assemblée générale, où le nombre de candidats pour intégrer le comité a largement dépassé la limite de 14 personnes. En ce qui concerne les étudiants, l’engagement ne faiblit donc pas.

Un échelon plus bas, on assiste à une montée en puissance de la Conférence nationale des élèves du Luxembourg (CNEL). Comment l’ACEL juge cette évolution ?

L’engagement des jeunes doit être soutenu et encouragé à tous les niveaux. Il est positif de constater que les plus jeunes commencent à s’engager très tôt pour faire entendre leur voix et leur avis. En ce qui concerne les thématiques traitées par la CNEL et l’ACEL, les chevauchements sont rares. Mais on reste attentif et si on est appelé à travailler ensemble on est tout à fait disposé à le faire. Lors de la réforme des bourses d’études, la CNEL s’est ainsi retrouvée en partie avec nous autour de la table des négociations. C’est toujours mieux d’unir ses forces, surtout si le dossier concerne aussi leur avenir. On salue en tout cas cet engagement, qui constitue également un aspect positif pour le camp politique.

Entretien réalisé par David Marques

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans Le Quotidien papier de ce lundi 9 janvier.