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La Turquie peut-elle qualifier les Roud Léiwen ? «C’est toujours farfelu !»


Les Turcs suspendus au pied droit de Gerson? En fait, c’est tout l’inverse! (Photo : luis mangorrinha)

ÉLIMINATOIRES EURO-2024 Les Roud Léiwen savent, en ce début de campagne, que si la Turquie frappe fort, ils pourraient prendre leur place en barrages de Nations League.

Ce matin, la sélection luxembourgeoise décolle à destination de Bratislava où l’attend la Slovaquie pour lancer les éliminatoires d’un Euro que Luc Holtz veut très ambitieux. Le Portugal se qualifiera et derrière, la Bosnie, l’Islande et la Slovaquie se bagarreront pour le deuxième sésame. Le Luxembourg s’est donné pour vocation, a minima, de jouer les faiseurs de roi.

Mais on a bien senti, après sa conférence de presse de jeudi, lors de laquelle le sélectionneur a dévoilé une liste sans absent majeur pour la première fois depuis longtemps, que dans un tout petit coin de sa tête, minuscule mais qui existe, demeure un espoir tenace, qu’il a confié de nouveau, hors micros mais sans en faire de grand mystère : «On peut aussi encore espérer jouer les barrages de la Nations League, en mars 2024!»

En fait, ils vont suivre trois autres groupes

Petit rappel du règlement : une fois qualifiés le pays hôte (l’Allemagne) et les deux meilleures équipes de chacun des dix groupes de cette phase éliminatoire, il restera trois billets à distribuer via les barrages de la Nations League, qui seront joués dans un an, en mars 2024. Les quatre meilleures équipes de chacune des Ligues A, B et C hériteront d’un ticket après une demi-finale (sur une rencontre) puis une finale, chacun dans sa Ligue respective. Le Luxembourg ayant terminé cinquième meilleure équipe de la Ligue C, il lui reste à croiser les doigts afin que la Grèce (versée dans le groupe B : Pays-Bas, France, Irlande, Gibraltar), le Kazakhstan (groupe H : Danemark, Finlande, Slovénie, Irlande du Nord, Saint-Marin) et la Géorgie (groupe A : Espagne, Écosse, Norvège et Chypre) soient assez performants pour arracher un billet directement qualificatif via la campagne qui débute demain, et le remettre dans la course des demi-finales de 2024. Le plaçant ainsi à deux fois 90 minutes d’une incroyable qualification pour l’Euro.

On a l’équipe la plus mystérieuse du monde!

Mais l’espoir le plus probant des Roud Léiwen dans cette utopie séduisante, c’est la Turquie. Qui affrontera de son côté la Croatie, le pays de Galles, l’Arménie (où elle débutera vendredi à Erevan dans une ambiance électrique) et la Lettonie. Ce groupe assez homogène compte donc deux mondialistes, mais les Gallois, déjà en souffrance au Qatar (un nul et deux défaites en poules), sont désormais orphelins de l’emblématique Gareth Bale, qui a pris sa retraite internationale.

Les Turcs, accrochés en fin d’année dernière chez eux par le «petit» Luxembourg (3-3), peuvent-ils se transcender au point de créer les conditions du rêve pour Holtz et ses gars? Le sélectionneur veut y croire. Déjà, Stefan Kuntz a remis son groupe à l’endroit lors des amicaux de novembre, en battant deux fois 2-1 l’Écosse puis la République tchèque. Mais aussi parce qu’il est peu probable qu’une équipe composée de garçons comme le Marseillais Ünder, l’Interiste Çalhanoglu ou le Romain Çelik se contente de jouer une place d’honneur dans le groupe D.

«La Turquie se qualifie toujours « ric-rac »»

Seulement, du côté de Strassen, il y en a un qui n’est pas du tout optimiste pour les chances des Roud Léiwen, c’est le portier de l’UNA, Koray Özcan, qui en connaît un bout sur son équipe nationale : «Honnêtement, je suis assez sceptique. Beaucoup de nations ont ce souci d’avoir de grandes individualités mais pas de collectif mais nous, on a l’équipe la plus mystérieuse du monde! On est capables de gagner contre la France et de perdre contre les Féroé. Alors moi, je dirais au Grand-Duché de ne pas trop y croire : en général, quand la Turquie se qualifie, c’est toujours « ric-rac », en passant par un barrage ou un truc comme ça. C’est toujours farfelu…». Un truc comme un barrage de Nations League, en gros…

Özcan n’exclut pas, toutefois, que le drame qui a frappé le pays soude tout le monde derrière un objectif commun («parce que de base, le Turc est très fier de son pays»), mais même cette perspective le laisse songeur : «Le joueur turc, de principe, vient surtout pour toucher sa prime qui, dans le monde du foot, compte parmi les plus élevées. Le séisme, oui, ça peut jouer, souder le groupe, mais je ne miserais pas tout là-dessus». Note pour ces prochains mois : ne pas laisser le gardien de Strassen approcher Luc Holtz de trop près…