Météolux a donné quelques chiffres, lundi, pour appréhender la nature de la tornade qui a frappé les communes de Rodange, Lamadelaine, Pétange et Bascharage vendredi en fin de journée.
Une analyse préliminaire de l’European Severe Storms Laboratory (ESSL) a déterminé une intensité F2 sur l’échelle de Fujita (qui va jusqu’à F5), correspondant à des vitesses de vent entre 180 et 250 km/h. La distance parcourue par la tornade est estimée à au moins 14 km par l’ESSL. Elle a aussi temporairement adopté un caractère multivortex, c’est à dire une tornade relativement large, constituée de multiples sous-tourbillons intégrés au tourbillon principal. Des vitesses de vent extrêmes sont susceptibles de se produire dans ces sous-tourbillons.
Cette tornade a été générée par un «orage supercellulaire», selon les termes de Météolux. Ce type particulier d’orage possède un courant ascendant rotatif persistant et profond, nommé mésocyclone. La supercellule s’est développée à l’est de Reims, dans une masse de précipitations s’étant formée sur le nord de la France dans un creux barométrique à l’avant d’un front froid en présence de masses d’air chaud et très humide.
De plus, un très fort cisaillement du vent, du sol jusqu’à 6 km d’altitude, s’est mis en place et a favorisé la formation de la supercellule. Cette cellule orageuse a commencé à s’intensifier vers 17h, tout en se dirigeant vers la région des trois frontières (triangle Athus-Longwy-Rodange), accompagné d’une activité électrique importante.
Environ 20 minutes plus tard, la supercellule a atteint la frontière franco-belge et les mesures du radar ont indiqué un fort mésocyclone en basses couches. La tornadogenèse sous le mésocyclone a commencé très probablement peu après sur le territoire français aux alentours de Longwy et le tourbillon a ensuite traversé Pétange et Bascharage avec son intensité maximale entre environ 17h30 et 17h50. La tornade s’est affaiblie et dissipée par après, la rotation étant encore présente vers 900 m d’altitude près de Luxembourg-Ville vers 17h55.