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La Summerschool passée à la loupe


La Summerschool a vu le jour pendant le covid. (photo archives LQ)

L’Observatoire national de l’enfance, de la jeunesse et de la qualité scolaire (OEJQS) vient de publier un rapport sur les cours de rattrapage du fondamental, ce mardi 3 décembre. Une étude portant sur les années entre 2020 et 2023.

Qui sont les élèves inscrits aux cours de rattrapage à la fin des vacances scolaires d’été? La Summerschool est-elle vraiment efficace pour pallier les inégalités scolaires? L’Observatoire national de l’enfance, de la jeunesse et de la qualité scolaire (OEJQS) s’est penché sur ces deux questions et livre les résultats de ses réflexions dans un rapport intitulé «Analyse des caractéristiques des élèves inscrits à la Summerschool».

Après la pandémie de Covid-19, il est apparu que les élèves, souvent issus d’un contexte socio-économique et socio-culturel défavorisé, étaient ceux qui avaient le plus souffert de l’arrêt des cours en présentiel. Et en plus, ils étaient ceux qui avaient déjà des niveaux de compétences faibles.

C’est alors que fut créée la Summerschool. Une espèce de mesure d’urgence de rattrapage des retards accumulés par les élèves et qui a perduré depuis lors, devenant «entretemps (…) une offre bien établie dans l’enseignement fondamental», écrit l’ORJQS dans son rapport. 

Pendant une semaine à la fin des vacances scolaires, les élèves peuvent ainsi bénéficier d’un rattrapage dans une des trois branches allemand, français et mathématiques. En 2023, L’observatoire a comptabilisé une demi-douzaine d’établissements, dans lesquels les taux d’inscription sont supérieurs à 30 %, «ce qui laisse supposer que la Summerschool est portée par toute l’école». 

Plus de filles que de garçons inscrits

Cette année-là, les taux d’inscription par école variaient de 0 % à 41 % (avec une moyenne de 17%). L’observatoire suggère d’ailleurs de revoir le nombre d’inscriptions par branche et par classe, limité actuellement à quatre inscriptions. Une limitation «compréhensible dans ce contexte d’urgence lors de l’introduction de la Summerschool au moment de la pandémie, peut être discriminatoire pour des élèves issus de classes ou écoles affichant des taux élevés d’élèves en difficulté d’apprentissage».

Parmi les élèves inscrits, le rapport note un taux d’inscription plus élevé pour les enfants dont la première langue parlée n’est ni le luxembourgeois, ni l’allemand et qui sont de sexe féminin. Une différence de genre que les experts expliquent «par une ambition de réussite scolaire généralement plus élevée chez les filles». 

Les élèves ne viennent souvent pas qu’une seule année. En 2023, 58 % des élèves inscrits sont des nouveaux entrants, 27 % ont été inscrits pour la 2e fois, 12 % sont dans leur 3e année de Summerschool, et 3 % ont participé à toutes les éditions depuis 2020.

Quel que soit le cycle, environ un tiers des inscrits souhaitent participer aux activités guidées en mathématiques, les autres étant davantage concernés par les remédiations en langues (allemand ou français).

Les résultats sont-ils au rendez-vous?  «On ne peut pas s’attendre à ce que cette formule puisse compenser des retards d’apprentissage accumulés pendant la ou les années scolaires précédentes, par ailleurs souvent associés au contexte socio-économique ou socio-culturel familial», regrette l’ORJQS. Qui préconise que soit menée une nouvelle analyse axée sur les aspects organisationnels et la progression des élèves.