La Suède a rappelé mercredi, jour de sa fête nationale, 22 000 réservistes pour un exercice inédit depuis plus de 40 ans destiné à tester la mobilisation de cette force d’appui à l’armée professionnelle sur fond de tensions entre la Russie et les Occidentaux.
Ces manœuvres annoncées mardi et qui engagent 40 bataillons sur tout le territoire suédois s’inscrivent dans un effort accru de remilitarisation après des décennies de désinvestissement dû au dégel Est-Ouest et à la fin de la Guerre froide. L’armée espère voir se présenter à leur convocation au moins la moitié des volontaires affectés à des missions de surveillance, de défense et de logistique, essentiellement terrestres.
C’est la première fois depuis 1975 que l’État-major organise avec la réserve (littéralement « Garde intérieure – Forces de protection nationales ») un exercice improvisé à l’échelle nationale.
« Notre mission est de renforcer la défense de la Suède et d’améliorer nos capacités opérationnelles (…). Nous mettons ici à l’épreuve la chaîne de mobilisation pour environ la moitié de notre organisation, ce que nous n’avons pas fait depuis 1975 », a expliqué le chef d’État-major des armées, le général Micael Bydén, dans un communiqué. « Les missions de protection et de surveillance de la réserve sont cruciales pour permettre au reste des forces armées de défendre la Suède », a-t-il ajouté.
Tensions avec la Russie
La Suède, qui n’a pas connu de conflit armé sur son territoire depuis plus de deux siècles, ne fait pas partie de l’Otan, mais souscrit au Partenariat pour la paix de l’Alliance atlantique. Les dirigeants suédois citent régulièrement la Russie pour justifier la modernisation de l’armement, le rétablissement du service militaire l’an dernier ou le redéploiement tout récent d’un régiment sur l’île de Gotland, avant-poste suédois en mer Baltique.
Édité à la demande du gouvernement à 4,8 millions d’exemplaires, un livret intitulé « En cas de crise ou de guerre » a été expédié par la poste aux Suédois entre le 28 mai et le 3 juin. En vingt pages illustrées, ce court imprimé énonce les menaces auxquelles le pays scandinave est exposé (guerre, attentat, cyberattaque, accidents graves ou catastrophes naturelles) et les mesures à prendre le cas échéant (stockage de nourriture, localisation des abris, etc).
Le Quotidien/AFP