La SNHBM retrouve le chemin de la croissance

Après une année 2023 dans le rouge, la SNHBM a connu une embellie en 2024 sur tous les points. Une reprise qui ne doit pas faire oublier les défis qui l’attendent dans les années à venir.

Après plusieurs mois de crise en 2023, le secteur du logement commence doucement à se relever. Depuis la fin de l’année dernière, les ventes sont reparties à la hausse et la dynamique semble se poursuivre sur l’année 2025, même si les chiffres n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant crise. D’après la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM), qui présentait mercredi son rapport annuel 2024, l’embellie se confirme également dans le logement abordable. Après une année 2023 compliquée qui a laissé un déficit de 5,4 millions d’euros, le premier de l’histoire de la SNHBM, les voyants sont à nouveau au vert.

Avec un chiffre d’affaires de 144,8 millions en 2024, la société a terminé l’année avec un revenu bénéficiaire de 47 647 euros. Des résultats positifs que l’on retrouve dans la construction de nouveaux logements puisque 301 chantiers ont été lancés l’année dernière, contre seulement 230 en 2023, portant leur nombre total à 1 092. 2024 a aussi vu la concrétisation de 250 logements supplémentaires, dont 226 destinés à la vente et 24 à la location. «Nous avons l’objectif d’augmenter encore notre production en 2025», affirme le directeur général de la SNHBM, Guy Entringer. Une ambition qui se retrouve à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne les ventes. «En 2023, nous avons vendu 38 logements et 60 en 2024. Depuis le début de l’année nous en sommes déjà à 68.»

Un rôle de bailleur social

Mais la SNHBM veut aussi développer son offre de location abordable. Si celle-ci reste en retrait par rapport à la vente, elle connaît tout de même une augmentation continue depuis une dizaine d’années. En tant que bailleur social, la SNHBM possède actuellement 579 unités locatives contre seulement 164 en 2014. Avec un loyer moyen autour de 5,53 € par mètre carré, elle représente une alternative intéressante à l’achat pour de plus en plus de foyers : 5 100 personnes étaient inscrites pour une location au 31 décembre dernier, soit une augmentation de 1 115 nouvelles inscriptions par rapport à 2023.

Mais dans un pays où l’accès au logement reste compliqué pour une bonne partie de la population, les efforts doivent se poursuivre pour offrir un toit au plus grand nombre. La loi du 7 août 2023 relative au logement abordable a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives en relevant notamment les plafonds de revenus pour les ménages bénéficiaires : 80 % de la population luxembourgeoise est désormais éligible à un logement abordable ou à coût modéré. De quoi permettre aux différents projets de la SNHBM de trouver preneur dans les années à venir.

Car les chantiers se sont également multipliés ces dernières années. Entre JFK Sud au Kirchberg (230 logements), Itzigerknupp à Bonnevoie (750 logements) ou encore la transformation de la cité militaire de Diekirch (184 logements), ce sont plus de 1 100 logements qui sont attendus. Mais le plus gros chantier reste le projet Elmen à Olm. À terme, le site, qui compte déjà plus de 900 habitants, proposera 750 à 800 logements pouvant accueillir jusqu’à 2 000 personnes. Mélangeant maisons unifamiliales et appartements, il s’articule autour d’une grande place centrale proposant d’autres structures pour favoriser la mixité : école primaire, supermarché, kinésithérapeute, coiffeur… «Le premier village se termine prochainement, indique Guy Entringer. Le deuxième plan d’aménagement particulier sera bientôt lancé et comprendra 154 logements supplémentaires.»

Mais pour continuer à proposer des logements abordables, la SNHBM va devoir affronter de nouveaux défis, en particulier celui de la disponibilité des terrains. À l’heure actuelle, elle dispose d’une réserve foncière de 2 796 logements. Avec un objectif de 350 nouvelles unités en 2025 puis une moyenne de 400 dans les années à venir, cette réserve devrait être épuisée d’ici fin 2031. «Il va falloir trouver de nouveaux terrains, on compte sur le ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire pour nous indiquer où l’on pourra construire.»