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« La situation des salariés malades s’aggrave », déplore le LCGB


Le LCGB veut donner un coup de pied dans la fourmilière et sortir de ce statu quo pour le bien de tous, car «tout le monde peut être un jour atteint d'une longue maladie» (photo Hervé Montaigu)

Christophe Knebeler, le secrétaire général adjoint du LCGB, en est persuadé : «La situation des salariés malades s’aggrave.» La faute, selon lui, à l’inaction du gouvernement.

Malgré un engagement pris avec les syndicats lors de l’accord bipartite du 28 novembre 2014 garantissant le «maintien du contrat de travail en cas de maladie prolongée avec perspectives de réintégration sur l’ancien poste de travail», rien n’aurait vraiment bougé. Le dossier serait passé du patronat à la CNS puis aux mains du ministère de la Sécurité sociale, qui en 2017 serait arrivé à un accord de principe avec l’Union des entreprises luxembourgeoises et l’OGBL. Accord qualifié d’insatisfaisant par le LCGB et dont il ne resterait aujourd’hui de trace qu’un communiqué de presse publié à l’époque.

Le LCGB veut donner un coup de pied dans la fourmilière et sortir de ce statu quo pour le bien de tous, car «tout le monde peut être un jour atteint d’une longue maladie». Vu la nécessité de mesures légales pour améliorer et compléter la législation, le syndicat se positionne en faveur «de la préparation d’un avant-projet de loi en concertation étroite avec les partenaires sociaux pour garantir une véritable réforme dans l’intérêt des salariés du secteur privé».

Pour plus d’égalité entre les secteurs privé et public, le LCGB plaide pour «la suppression des textes légaux de la limite de 52 semaines de maladie». Jusqu’à présent, un salarié du secteur privé peut être licencié passé cette période. De même, le versement des indemnités s’arrête. Sauf si le salarié se voit accorder un délai de grâce. «Un faux espoir» et des procédures trop lourdes pour un malade, trop longues et sans garanties, estime Christophe Knebeler.

« Éviter les insécurités juridiques »

Le syndicat souhaite aussi l’ «inscription du principe d’une reprise progressive du travail au code du travail, avec les adaptations législatives qui s’imposent pour éviter les insécurités juridiques» pour remplacer le mi-temps thérapeutique. Être en arrêt maladie et travailler est contradictoire. Dans l’accord de principe, il était question qu’en cas de reprise progressive, chaque journée travaillée partiellement serait calculée comme une journée complète. Ce qui, explique Christophe Knebeler, fait atteindre deux fois plus vite au malade la limite des 52 semaines.

Quant au reclassement interne, il devrait pouvoir se faire sans perte de salaire. Celui-ci devrait être versé par l’employeur qui sera remboursé par l’État. Le reclassement externe, lui, serait à remplacer par «une nouvelle procédure visant à éviter aux salariés de passer plus de deux ans dans une procédure de reclassement».

Enfin, le LCGB aimerait «une clarification des missions du contrôle médical et de la médecine du travail pour mettre fin aux cas d’avis contradictoires». «Les intérêt des salariés étant en jeu», le LCGB a fait part de ses revendications aux ministres du Travail, de la Santé et de la Sécurité sociale en espérant les sortir de leur torpeur et faire avancer le dossier au plus vite.

Sophie Kieffer

Un commentaire

  1. Cette inégalité entre secteur privé et secteur public est une honte !
    Une double peine à subir pour le malade de longue durée qui préférerait de loin être apte à gagner sa vie.
    Sans boulot et sans indemnité. Même plus les moyens financiers pour se soigner, quel beau pays !