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La science infuse chez les jeunes à Differdange


Par petits groupes, les élèves ont testé leurs connaissances sur le rapport des femmes à la science et sur les inégalités de genre dans le domaine. (Photo : tania feller)

Des élèves du lycée Mathias-Adam ont participé mardi à un quiz sur les liens entre les sciences et les femmes. Une façon ludique de promouvoir la science et l’égalité auprès des jeunes.

Elsy Jacobs était-elle une musicienne, une politicienne ou une sportive?», «Les services météorologiques ne donnent que des noms féminins aux tornades et aux cyclones. Vrai ou faux?», «Quel est le premier pays à avoir élu une femme cheffe d’État? La Namibie, le Luxembourg ou le Sri Lanka?». Voilà quelques-unes des questions auxquelles des élèves du lycée Mathias-Adam de Differdange ont été invités à répondre mardi à la Schräinerei, dans le cadre du premier «Wonderwoman-Quiz».

L’événement, organisé par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes et le Luxembourg Science Center dans le cadre de la journée mondiale des Filles et des Femmes de sciences qui se tiendra samedi, a consisté en un quiz interactif sur la science, les genres et l’égalité. Une manière ludique de sensibiliser à ces questions les plus jeunes, et en particulier les jeunes filles, encore trop frileuses à s’orienter vers les filières scientifiques.

Photo : archives mega

«Nous essayons de multiplier les moyens pour discuter avec les jeunes des questions d’égalité, pour les sensibiliser et les informer sur cette question. Ce quiz est moins rigide qu’un cours traditionnel», a expliqué la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, qui a assisté à cette première édition.

Quant aux sciences, leur promotion semble cruciale pour l’avenir du pays, qui a développé et multiplié les centres de recherche ces dernières années, comme le rappelle la ministre : «Il est important que les filles se dirigent vers les filières scientifiques. Il y a de nombreux moyens de se former au Luxembourg dans les sciences, et là, comme dans tous les domaines de la vie, il faut viser l’égalité. D’autant que la digitalisation et l’intelligence artificielle sont les domaines du futur. Il faut former les jeunes. Il y a de multiples perspectives dans ces secteurs.»

Un travail au long cours, dont les résultats ne seront pas perceptibles avant plusieurs années. Mais il faut bien commencer un jour pour changer la donne, fait valoir Taina Bofferding. D’autant que le Luxembourg, avec à peine 28 % de femmes occupant des postes de scientifiques et d’ingénieures, fait figure de mauvais élève au niveau européen, dont la moyenne s’établit à 41,1 %, selon les données Eurostat de 2019.

Le jeu, un bon outil d’apprentissage

Répartis par petits groupes, les quelque 70 lycéens, âgés de 12 et 13 ans, n’ont pas manqué d’enthousiasme pour répondre au mieux aux questions posées. Mais la confiance, elle, n’était pas toujours présente : «On ne sait pas trop si on a répondu correctement…», hésitent Michael, Amar, Daniel et Limar. Cette dernière l’affirme, elle ne se dirigera pas vers une filière scientifique : «C’est trop difficile.» Le travail de déconstruction des préjugés concernant les sciences risque d’être encore laborieux.

«Ce genre de rencontre ludique peut faire changer les choses», assure Isabelle Schmartz, médiatrice scientifique au Luxembourg Science Center. «On le voit quand les jeunes viennent au Science Center : les filles comme les garçons sont motivés pour participer aux expériences et s’amusent.» «Le jeu permet d’apprendre, cela a été prouvé», affirme également la sociologue Carole Blond-Hanten, du Liser, qui a participé à l’animation de l’événement. «On est une société de la connaissance. Il est important d’intéresser la population aux sciences dès le plus jeune âge, et on ne peut pas laisser une partie de la population en plan.»

Jeu de plateau

Le Liser, avec le soutien du LIST, a développé le «Gender Game», ou «GG», un jeu de plateau interactif géant qui permet de sensibiliser les enfants, les adolescents ainsi que les adultes, aux différences de genre dans notre société. «Il permet de déconstruire des stéréotypes et d’éveiller la curiosité pour les raisonnements et démarches scientifiques», précise la sociologue Carole Bond-Hanten.

Le jeu consiste à répondre à des questions liées aux stéréotypes de genre dans quatre domaines d’inégalité de genre : la
connaissance, le travail, le pouvoir et la société. On peut y jouer à l’école, dans les maisons relais, maisons des jeunes et clubs ou au travail dans le cadre d’activités de formation.