Recyclage, tri des déchets, interdiction du plastique : l’écoresponsabilité est un enjeu de plus en plus présent pendant la Schueberfouer.
Ce matin-là, le soleil vient à peine de se lever. À la Schueberfouer, le calme règne. Les manèges sont tous revêtus de leur protection pour la nuit, tandis que les stands de nourriture sont fermés à double tour. Une ambiance particulière, bien différente de celle du début de la fête foraine où l’effervescence était de mise. Mais ce calme vient être quelque peu perturbé par le bruit des engins de nettoyage ou encore par les klaxons des camions poubelles.
Depuis 5 h du matin, seize agents d’entretien de la Ville de Luxembourg sont à pied d’œuvre pour nettoyer les lieux et ramasser les déchets de la soirée. Pendant les trois semaines de la fête foraine, ces employés travaillent tous les matins sur le champ de foire. «L’équipe commence par les poubelles extérieures et les arrêts de bus. Une fois qu’ils ont fini, ils viennent au Glacis et commencent à rassembler toutes les poubelles pour que le camion puisse passer pour les déchets résiduels, le carton, le verre et les biodéchets. Tout est trié et en partie recyclé», détaille Gilles Zigliana, responsable du service d’hygiène de la Ville de Luxembourg.
Depuis presque vingt ans, un système de recyclage est en place à la Schueberfouer. «Cela a commencé par le papier, le carton et le verre et on a ajouté ensuite les biodéchets», précise le responsable du service d’hygiène. Un changement auquel les forains ont dû faire face. «Les débuts sont toujours très difficiles, mais ils se sont vite adaptés. Ils jouent le jeu et nous aident à faire le tri comme il faut. C’est important de le faire. Il y a un très grand nombre de personnes qui viennent à la foire et cela engendre forcément des déchets», ajoute-t-il.
Du verre ou de la vaisselle réutilisable
En plus du tri, depuis cette année, les forains ne peuvent plus servir des boissons ou aliments dans des contenants de plastique à usage unique. Une réglementation imposée par la loi sur l’interdiction du plastique unique qui est entrée en vigueur en janvier 2023. Le plastique doit, effet, être remplacé par des contenants en verre ou des objets réutilisables avec un système de caution. «Avant le début de la Schueberfouer, les services de la Ville ont fait un tour pour expliquer cette règle et contrôler si les forains la respectaient bien. Il y a toujours une phase d’adaptation, car cela change les habitudes», note Gilles Zigliana.
Ces contenants réutilisables, les forains les lavent eux-mêmes. «Un système commun n’existe pas encore. On réfléchit à mettre quelque chose en place, comme cela peut se faire dans de plus petites manifestations, où un système de chariots de lave-vaisselle est mis en place», détaille le chef du service hygiène.
La vaisselle réutilisable ne concerne que les boissons. «C’est plus compliqué de proposer cela pour les aliments, car à la Schueberfouer les gens se déplacent beaucoup, vu que c’est une manifestation en plein air.» Alors, pour éviter le plastique, les forains proposent des récipients en carton. «Pour les barquettes de frites ou de pâtes, ils doivent utiliser ce matériel, qui ne peut être recyclé vu qu’il est sale.»
Si aujourd’hui les écarts sont encore tolérés, dans deux ans, en 2025, les choses risquent de se durcir. «Tout le plastique à usage unique sera interdit. Les forains devront faire un nouvel effort.»
Tri, recyclage : les déchets se réduisent-ils? L’an dernier, le service hygiène a collecté 40,45 tonnes de verre, plus de 8 tonnes de papier et 4,6 tonnes de biodéchets. «On a remarqué que les quantités de déchets recyclables ont augmenté et que les déchets résiduels ont diminué, même s’ils restent toujours importants», observe Gilles Zigliana. Une réduction des déchets liée à une prise de conscience écologique de plus en plus importante. «Les gens sont habitués à faire le tri. Alors, inconsciemment, ils font attention, pendant des manifestations comme celle-ci, à l’impact de leurs déchets», ajoute-t-il.
Alors, si des efforts restent encore à faire, la Schueberfouer tend aujourd’hui à être de plus en plus écologique.
Des voting bins contre la pollution par les mégots
Depuis 2019, la Ville a mis en place à la Schueberfouer des voting bins (poubelles de vote) dans le but d’inciter les visiteurs à prendre conscience de leurs déchets. Ils peuvent ainsi déposer leurs mégots de cigarettes dans ce récipient à deux compartiments en répondant par ce geste à une question précise. «Nous les avons aussi mises en place au niveau des arrêts de bus. Au départ, les fumeurs étaient un peu sceptiques, mais finalement ils l’utilisent de plus en plus. Comme c’est ludique, ça fonctionne assez bien», explique Gilles Zigliana.
Une fois collectés, que deviennent les mégots? «Ils sont collectés et stockés séparément. Nous n’avons pas encore le système pour les recycler. Les installations qui le font sont assez loin. Donc, finalement, le bilan écologique n’est pas vraiment là», reconnaît le responsable du service d’hygiène.