Les forêts souffrent. Quatre arbres sur cinq montrent des signes de dégradation au Luxembourg, et les perspectives ne s’améliorent pas avec le réchauffement climatique.
Au Luxembourg, l’état de santé des forêts s’est sensiblement détérioré au cours des cinq dernières années, selon le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes (CSV). Les chiffres qu’il présente dans sa réponse à une question parlementaire des députés DP André Bauler et Luc Emering, ce mardi, confirment une tendance alarmante : un nombre croissant d’arbres sont gravement endommagés ou déjà morts sur le territoire luxembourgeois.
Les résineux (notamment les épicéas), les chênes, les hêtraies du nord du pays (Éislek), ainsi que les hêtres à travers tout le territoire, sont les plus affectés. Entre 2019 et 2024, la proportion de hêtres morts est passée de 7 à 15 %, soit plus du double en cinq ans.
Bien que l’année 2024 ait connu une légère amélioration globale de l’état des arbres, attribuée à un été plus humide, les chiffres restent préoccupants : 80 % des arbres présentent des signes de dégradation. Les sécheresses répétées des dernières années ont affaibli leur vitalité face aux stress environnementaux, de plus en plus nombreux.
1 200 hectares détruits en dix ans
En une décennie, environ 1 200 hectares de forêts de résineux, principalement des épicéas, ont dû être abattus, notamment à cause des attaques du scolyte. Aucune donnée précise n’est disponible sur la part de ce bois encore utilisable par l’industrie.
Face à ces pertes, un vaste effort de reboisement a été entrepris, fortement soutenu par des subsides étatiques, précise encore le ministre chrétien-social. Depuis 2020, les surfaces reboisées et les montants alloués ont ainsi sensiblement augmenté. En 2024, 340 hectares ont été replantés, avec plus de 1,49 million d’euros versés en aides, contre seulement 47 demandes de subvention en 2019.
Le reboisement reste un investissement coûteux, et il est probable que l’effort actuel s’essouffle dans les années à venir, faute de résineux à remplacer. Une régénération naturelle des forêts n’est en effet pas vraiment privilégiée, souligne Serge Wilmes. Il faudra désormais intégrer davantage d’espèces d’arbres adaptées au climat futur, plus résistantes à la sécheresse et aux maladies.