Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La princesse Tessy a publié une tribune dans le quotidien britannique The Telegraph, où elle raconte ses années de service dans l’armée luxembourgeoise et au sein des Nations Unies. Un engagement qui l’a conduite en zones de conflit et à traverser de rudes épreuves.
L’épouse du prince Louis dirige la communication d’une société privée britannique. Mais ce n’est pas de ses fonctions actuelles dont elle a souhaité parler dans les colonnes du Telegraph. La princesse Tessy a rédigé une tribune afin de partager son expérience de gardien de la paix au sein des Nations Unies. Elle n’avait jamais écrit sur ce sujet, dit-elle, alors elle a décidé de prendre sa plume pour soutenir les actions de sensibilisation de l’Association des Nations Unies britanniques. Car ici, au Royaume-Uni, « on n’entend pas souvent parler du travail vital qu’accomplissent les troupes en mission à Chypre, au Soudan du sud, en Somalie ou ailleurs, et encore moins du fait d’être une femme exerçant ce travail », explique la princesse Tessy.
Ce texte, publié samedi, traduit sa reconnaissance envers celles et ceux qui œuvrent à assurer la sécurité des populations dans des zones minées par le conflit. La princesse Tessy sait exactement de quoi elle parle. Elle a d’abord rejoint l’armée luxembourgeoise en juin 2002, à tout juste 18 ans. Sa première année de formation fut certes « un challenge difficile », mais surtout une « incroyable école de la vie ». Cela l’a endurcie au fil du temps. « J’ai appris à surmonter mes faiblesses pour en faire émerger de nouvelles forces », se souvient Tessy. Elle a ainsi pu développer ses aptitudes au combat et au tir – « l’une de mes passions encore aujourd’hui ». Elle a par ailleurs été amenée à étudier les stratégies militaires en période de guerre.
« J’ai vécu une tentative d’abus »
Une carrière dans l’armée qui a duré cinq ans et dont l’apogée reste incontestablement son engagement avec les Nations Unies au Kosovo, de mars à août 2004. Elle fut le seul membre féminin de son détachement, l’une des rares femmes à intégrer les Casques bleus, souligne-t-elle.
Et se faire une place n’a pas toujours été chose facile. Elle reconnaît avoir eu parfois envie d’ « échapper à cet environnement hostile, dominé par les hommes ». Guidée par la volonté d’aller au bout de sa mission et de « rester forte », elle n’a jamais plié devant l’adversité même lorsqu’elle s’est retrouvée en danger : « J’ai vécu une tentative d’abus. Heureusement, j’avais les outils et la formation pour me défendre. » Elle n’en dit pas davantage mais pense plutôt à toutes ces autres femmes et jeunes filles qui n’ont pas « autant de chance ». Elle connaît leurs histoires et leurs drames, pour avoir passé de longues nuits à écouter leurs témoignages lors de maraudes.
C’est notamment pour elles que Tessy a choisi de s’exprimer.
Le Quotidien/A.P
