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La police locale séduit et s’apprête à s’étendre


Après Luxembourg et Esch-sur-Alzette, une unité de police locale devrait être mise en place à Differdange. (photo Editpress)

Le projet pilote d’unité de police locale lancé à Luxembourg et Esch en juillet présente un bilan positif. Le dispositif sera poursuivi et même renforcé. Differdange est candidate.

Depuis le 1er juillet, les rues de Luxembourg et d’Esch-sur-Alzette sont sillonnées par une unité de police particulière : celle de la police locale. Elle dispose de 20 agents, reconnaissables par leur brassard bleu, dans la capitale. Quatre autres sécurisent la seconde ville du pays. Ils sont tous issus d’un roulement parmi le personnel des commissariats locaux.

D’abord évoquée par le CSV et le DP lors des élections communales de juin 2023, puis prévue dans l’accord de coalition du gouvernement, cette nouvelle unité était très attendue et, après six mois d’activité, l’heure est au premier bilan. Hier, Léon Gloden, le ministre des Affaires intérieures, Pascal Peters, le directeur général de la police grand-ducale, Lydie Polfer et Christian Weis, les bourgmestres de Luxembourg et d’Esch-sur-Alzette, étaient réunis afin d’évoquer la fin de la phase pilote du projet.

1 650 contrôles en six mois

Concrètement, 1 650 contrôles ont été effectués par les policiers de proximité, «lesquels n’auraient pas été effectués autrement», assure le ministre. À cela s’ajoutent environ 3 400 contrôles préventifs et 2 600 contrôles spécifiques de la circulation, réalisés pendant la même période à Luxembourg et à Esch-sur-Alzette. Un bilan satisfaisant aux yeux des différentes parties, à commencer par Léon Gloden. Ce dernier a annoncé préparer un texte pour inscrire, d’ici mars, le travail de proximité et les missions de la police locale dans la loi.

Le principe de proximité a en effet disparu de la loi depuis la dernière réforme de la police en 2018. Cette absence pourrait expliquer, selon le ministre, le déséquilibre qu’il constate entre les missions de répression et celles de prévention. Selon l’Inspection générale de la police (IGP), les interventions représentent 80 % du travail des agents, la prévention, seulement 20 %. Un écart principalement causé par le manque de personnel, ce qui a donc conduit à la création de la police locale afin de renforcer la présence policière dans les rues, dans le but d’améliorer le sentiment de sécurité.

Bientôt à Differdange

Le succès de l’unité locale est tel que Lydie Polfer envisage «un approfondissement du projet afin de rendre (sa) ville plus sûre». Son homologue eschois, Christian Weis, se montre, lui aussi, séduit. Il espère même bénéficier, lors de certaines périodes, de davantage d’agents. Deux constats qui ont certainement convaincu la commune de Differdange de demander à bénéficier du dispositif.

Et Léon Gloden n’a pas laissé paraître de doute, puisqu’il a assuré que la Cité du fer remplit les critères cumulatifs requis afin de mettre en place le projet pilote : lieux à forte affluence, délinquance visible à des endroits délimités ainsi que des problèmes fréquents et majeurs d’ordre public local.

Les unités de la police locale étant dépendantes d’un commissariat, le succès de la phase de recrutement en cours dans la police grand-ducale sera donc primordial afin de répondre à la demande future. «En début d’année, j’ai augmenté le nombre de candidats par promotion de 160 à 200. Une nouvelle campagne de recrutement pour la promotion 2025 a été lancée début octobre», précise d’ailleurs le ministre des Affaires intérieures.