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La police locale en renfort à Luxembourg et Esch-sur-Alzette


Le ministre Léon Gloden souligne, aux côtés de la bourgmestre de Luxembourg, le besoin de renforcer la proximité entre la police et les citoyens. (Photos : hervé montaigu)

Depuis lundi, des patrouilles de police spécifiques sont déployées dans les rues des deux métropoles avec pour mission de renforcer la proximité, la prévention et la sécurité sur le plan local.

Il s’agit d’un projet phare du nouveau ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV), qui est désormais une réalité, du moins pour six mois et limité à certains quartiers et zones de Luxembourg et d’Esch-sur-Alzette. La police communale ou municipale thématisée et revendiquée lors des campagnes électorales en 2023 sera finalement une police locale. La seule différence par rapport aux autres agents mobilisés au jour le jour est que ces agents envoyés de manière ciblée sur le terrain porteront un brassard bleu clair (voir ci-contre) et ne seront, sauf nécessité absolue, pas retirés pour mener d’autres interventions.

Les contours du projet pilote présenté et lancé sont les suivants : entre lundi et samedi, de 7 h à 21 h, ce sont 20 policiers, donc 10 patrouilles, qui vont se relayer à Luxembourg-Ville, tandis que ce sont 4 policiers (ou 2 patrouilles) qui vont faire de même à Esch-sur-Alzette. Selon les besoins, ils pourront aussi être mobilisés les dimanches. Une adaptation du nombre de policiers mobilisés n’est pas exclue dans les six mois à venir, durée retenue pour récolter de premières expériences avec cette nouvelle unité, qui reste «partie intégrante du corps de police», comme a tenu à le souligner hier le ministre Léon Gloden.

L’objectif du gouvernement est triple : assurer une présence policière renforcée sur le terrain et garantir une proximité accrue avec la population dans le but de consolider la prévention et d’améliorer le sentiment de sécurité. «Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la police de 2018, la police a perdu en proximité. Le terme ne fait même plus partie du texte législatif», déplore le ministre en charge de la Sécurité intérieure. «Pour ce gouvernement, la restauration du travail de proximité est une priorité», ajoute-t-il.

«Le policier doit être le bon voisin du citoyen»

Les patrouilles de police locale auront pour mission prioritaire le maintien de l’ordre public local afin de garantir la sécurité, la tranquillité et la salubrité publiques. Il est prévu de renforcer la présence policière à des endroits stratégiques pour garantir la sécurité et prévenir les incidents. «Les citoyens et les policiers se connaissent mutuellement. En quelque sorte, le policier doit être le bon voisin du citoyen», souligne Léon Gloden, aux côtés des bourgmestres de Luxembourg, Lydie Polfer (DP), et d’Esch-sur-Alzette, Christian Weis (CSV). Les deux édiles se disent convaincus de pouvoir atteindre les objectifs poursuivis.

Dans un premier temps, les patrouilles locales vont se concentrer, dans la capitale, sur les quartiers Gare, Bonnevoie et Ville-Haute, soit ceux ciblés par le dispositif de police renforcé déployé dans le cadre de l’interdiction de la mendicité. Lydie Polfer n’exclut pas d’aller plus loin, en demandant que des agents soient envoyés, par exemple, à Merl ou près des écoles.

Un bilan sera dressé fin 2024

Dans la Métropole du fer, les priorités seront également les alentours de la gare centrale ainsi que le centre-ville. Christian Weis affirme que le quartier Lallange pourrait être une prochaine cible.

Il est à souligner que les bourgmestres n’auront pas d’autorité directe sur les patrouilles et les policiers qui les composent. Les directeurs régionaux serviront d’intermédiaires, ce qui réjouit également le Syndicat national de la police grand-ducale (lire ci-dessous).

Un bilan du projet pilote sera dressé fin 2024.

Nouveaux uniformes : «Les agents ne doivent pas devenir une cible»

Le ministre Léon Gloden a confirmé, hier, sa volonté de doter la police de nouveaux uniformes qui doivent offrir une plus grande visibilité aux agents. Le bleu foncé actuel ne s’y prêterait pas, estime-t-il. Comme déjà évoqué ces derniers mois, l’idée est de s’inspirer d’autres pays, dont les Pays-Bas, où les policiers sont identifiables grâce à des uniformes jaune fluo.

Le syndicat SNPGL, pas opposé au principe, met cependant en garde : il ne faudrait pas faire des policiers «une cible». Le choix du brassard de la police locale, assez discret, suit ce principe. «On est entièrement d’accord sur ce principe avec notre nouveau directeur général. Les policiers ne doivent pas devenir une cible, même si nous savons que celui qui veut vraiment attaquer un agent saura le reconnaître», développe la présidente Marlène Negrini.

Pour l’instant, le syndicat ne peut pas encore se prononcer plus en détail sur les plans du ministre. «On ne sait pas encore à quoi vont ressembler les nouveaux uniformes. On ne les a pas encore vus», précise la présidente syndicale.

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