Engagée dans un renforcement de ses effectifs depuis 2019, la police grand-ducale poursuit ses efforts. Elle a annoncé jeudi une cinquième campagne de recrutement pour 205 postes à pourvoir.
La police grand-ducale n’en finit plus de recruter. Ce jeudi, à l’école de police au Findel, une campagne de recrutement a été annoncée afin de pourvoir 205 postes (200 aux grades B1 et C1 et 5 en A1). «Un grand défi», reconnaît Alain Engelhardt. Le directeur général adjoint de la police a assuré que des «efforts au niveau de l’employer-branding (NDLR : marque employeur) seront poursuivis». Pour autant, la démarche n’est pas nouvelle.
Il s’agit là de la cinquième campagne de recrutement depuis que l’État a décidé en 2019 de renforcer les effectifs policiers, se fixant initialement comme objectif l’arrivée de 600 policiers et 240 personnes dans le civil.
Depuis 2019, les rangs de la police ont été renforcés par 315 personnes, dont 90 renforts nets cette année, passant de 1 840 à 2 155 à ce jour. Si on y ajoute les 370 fonctionnaires stagiaires qui fréquentent actuellement l’école de police, la police grand-ducale devrait bien atteindre les 600 recrues promises, pour peu qu’ils soient assermentés.
La formation des policiers durant de deux à trois ans, il faut bien être conscient qu’une campagne de recrutement met du temps à porter ses fruits. Les formations commencées en 2022 et 2023 ne livreront donc des policiers qu’au mois d’avril prochain.
Rester un «employeur attractif»
Pourtant, la police ne compte pas s’arrêter à l’objectif de 2019. «Avec les efforts que nous réalisons et la décision de porter de 160 à 200 le nombre de candidats par recrutement, la police commence à bien se porter au niveau de l’effectif et il faut continuer dans cette voie», explique Léon Gloden, le ministre des Affaires intérieures. «Il est important que la police puisse accomplir ses missions de proximité et de prévention sur le terrain. Je dis toujours que le policier doit être le bon voisin de nos citoyens», souligne le ministre.
Mais difficile de prendre du temps pour son voisinage en situation de sous-effectif et face à une surcharge de travail, deux maux encore dénoncés par les policiers en 2023. À noter qu’avec 672 050 habitants en 2024, le Grand-Duché présente un ratio d’environ 3,2 policiers pour 1 000 habitants. Ce qui est conforme à la moyenne européenne, selon les données d’Eurostat de 2019. Seulement, si on prend en compte les 251 000 frontaliers accueillis quotidiennement par le pays, le taux de policiers apparaît insuffisant.
Le directeur général de la police, Pascal Peters, espère que cette nouvelle campagne de recrutement prouvera que sa maison demeure «un employeur attractif, que l’on arrive toujours à trouver assez de personnes intéressées». La fin ne justifie pas les moyens pour autant. «Si on ne trouve pas les 200 candidats qu’il nous faut, on ne va pas faire du coûte que coûte pour atteindre ce chiffre», assure-t-il. Le niveau et la rigueur des tests ne vont pas être abaissés. Selon Alain Engelhardt, chaque promotion présente en moyenne un taux d’échec de 15 %.
Une campagne par an
Pour réussir les tests policiers, le directeur général adjoint prévient «qu’il faut être sportif, sans être un sportif de haut niveau, parler et écrire luxembourgeois, français et allemand et vouloir se mettre au service de la société». Des civils sont également embauchés en tant que mécaniciens, ingénieurs, informaticiens ou encore psychologues. Une diversité de métiers dont les jeunes, principale cible de la campagne, n’ont pas forcément conscience.
«C’est surtout l’action qui intéresse ceux qui veulent rejoindre la police : être dans un commissariat, partir en intervention, devenir motard ou membre de l’unité spéciale», reconnaît Pascal Peters, qui souhaite changer la donne. Surtout que la police recrute en masse pour la carrière civile. Entre 2019 et 2024, le personnel civil a plus que doublé (de 335 à 712) et certains profils sont très recherchés, notamment en criminalité économique et en cybercriminalité.
Pour les civils, «il n’y a pas de test physique, on recrute selon le diplôme», rassure le directeur général. Tandis que les civils sont recrutés au besoin via des offres d’emploi, les candidats policiers ont, eux, une seule campagne de recrutement par an. Pour ceux qui rateraient le coche cette année, pas d’inquiétude, d’autres sessions de recrutement sont prévues : «Nous verrons en mai prochain le succès de cette campagne et, si la volonté politique est là, nous continuerons dans les prochaines années avec le même rythme.»
Pour postuler : police.public.lu