La technologie 5G ne se limite pas à une meilleure connectivité de son téléphone portable. Au Luxembourg, les projets et initiatives se multiplient pour trouver de nouveaux domaines d’application.
Les noms sont éloquents. «5G Cloud», «Micro 5G», «5G Emit», «5G Smart Water» ou encore «Lila 5G». Tous ont comme objectif de contribuer à développer la «planète 5G». Dans la liste, on retrouve d’ailleurs un projet baptisé «5G Planet».
Hier soir, les initiateurs de ces projets pilotes, soutenus par l’État, ont été mis à l’honneur au campus Geesseknäppchen. Avec le lancement, en 2018, de la stratégie 5G pour le Luxembourg (lire également ci-dessous), un engagement a été pris par le Service des médias, de la connectivité et de la politique numérique (SMC) et «Digital Luxembourg» : «promouvoir et favoriser des solutions et des actions 5G à plusieurs niveaux». À cet effet, deux appels à projet ont été lancés, de 2019 à en 2021. En fin de compte, onze projets ont été retenus.
«Démystifier le sujet»
Le Premier ministre, Xavier Bettel, également en charge des Communications et des Médias, a tenu à saluer le «travail acharné» accompli par les initiateurs. «Votre énergie et votre engagement ont permis de donner vie à ces projets. Vous utilisez la 5G et la transformez en quelque chose qui compte pour la société. Cela a toujours été notre objectif», développe le chef du gouvernement.
Car, finalement, la technologie 5G serait bien plus qu’une innovation en termes de télécommunication. «Nous avons toujours eu une vision plus large de ce que signifie la 5G pour le bien-être socio-économique à long terme du Luxembourg», clame Xavier Bettel.
Ce qui est intéressant parmi les onze projets retenus, c’est qu’ils touchent à deux domaines différents : d’abord, contribuer à mieux informer la population sur la 5G et, ensuite, trouver des nouvelles applications de cette technologie dans le domaine sociétal et économique.
Tous connectés à la 5G d’ici à 2025 au Luxembourg
La stratégie nationale de déploiement de la 5G au Luxembourg, présentée par le gouvernement en 2018, s’inscrit dans le plan d’action de l’UE pour les réseaux de télécommunication de cinquième génération qui prévoit une couverture 5G de toutes les zones habitées en 2030, contre 14 % en 2021. Dans ce contexte, le Luxembourg figure dans le peloton de tête européen tandis qu’il est déjà l’un des pays les plus connectés d’Europe.
Quatre opérateurs se partagent le marché au Grand-Duché : Post, Orange, Proximus (Tango) et Luxembourg Online. Tous se sont engagés à assurer la couverture 5G du territoire à 90 % d’ici à 2025 et à verser des redevances à l’État pour un montant total de 41 millions d’euros sur une durée de 15 ans.
Quant aux inquiétudes face à la multiplication des antennes et aux émissions d’ondes électromagnétiques du réseau 5G, le Service des médias, des communications et du numérique, qui coordonne la mise en œuvre de la stratégie nationale au sein du ministère d’État, assure qu’au Luxembourg, le niveau d’émission des antennes est l’un des plus bas de l’UE.
Le Luxembourg Science Center et son projet interactif «5G and Microwaves» poursuit l’objectif de proposer des «informations qualitatives sur les ondes électromagnétiques». Une gamme d’outils scientifiques pour visualiser les bases de la communication sans fil doit permettre de «démystifier le sujet» et «combler le fossé entre les spécialistes et le grand public».
À l’université du Luxembourg, une équipe travaille à «présenter les avantages de la 5G d’un point de vue scientifique et à dénoncer certaines des idées fausses liées à la technologie des systèmes d’antennes actives». Le projet «Safer» se concentre plus particulièrement sur «la démonstration que les niveaux de rayonnement (de la 5G) sont encore plus faibles par rapport aux systèmes traditionnels».
«Moins d’accidents, de meilleurs soins,…»
«Une société basée sur la 5G pourrait être une société avec moins d’accidents de la circulation, moins de ressources gaspillées, des temps de trajet plus courts, de meilleurs soins médicaux, une sécurité et un confort accrus à la maison… La liste est longue», développe le Premier ministre.
La majorité des projets pilotes soutenus par l’État arrivent à leur terme début 2023. Le Luxembourg Institute for Science & Technology (LIST), le centre interdisciplinaire en sciences numériques et technologie (SnT) de l’université du Luxembourg, le Luxembourg Science Center ainsi que des établissements hospitaliers (CHEM et HRS) et deux communes (Useldange et Waldbillig) ont été les premiers heureux élus.
Les résultats obtenus doivent désormais servir au SMC et à «Digital Luxembourg» à développer «une plateforme d’échange» à l’échelle nationale, où de «nouvelles initiatives innovantes et partenariats potentiels peuvent être déclenchés».