Près de 500 jeunes de Youth for Climate Luxembourg ont défilé avec Greenpeace et d’autres organisations, vendredi, dans la capitale. En ligne de mire : les investissements publics dans les énergies fossiles.
Les premiers sont arrivés vers 13 h 30 sur la place Clairefontaine, déroulant leurs banderoles et brandissant leurs pancartes sous les fenêtres du ministère d’État. Lycéens pour la plupart, deux gros traits verts dessinés sur les joues, ils soutiennent le mouvement Youth for Climate Luxembourg depuis ses débuts il y a pile trois ans. Et ne comptent pas lâcher la mobilisation : «On manifestera tant que le gouvernement ne s’engagera pas davantage pour atteindre ses objectifs climatiques. Pour l’instant, il ne fait pas assez», lance Alyssia, 16 ans, entre deux slogans. «On ne peut plus attendre. Ce devrait être leur priorité numéro un», s’agace la jeune fille.
Quelques rangées devant elle, Étienne, 29 ans, fait partie des militants écologistes venus grossir les rangs : «C’est essentiel pour moi d’être là. Si personne ne descend dans la rue pour se faire entendre, les politiques ne feront rien», estime-t-il, particulièrement touché par «les promesses non tenues dans l’agriculture». Il attend surtout que l’ensemble des ministres de la coalition s’accordent pour enfin avancer sur la protection du climat car «seuls, les verts ne peuvent pas grand-chose.»
Pour la première fois, Youth for Climate Luxembourg s’est associé à ASTM, le Mouvement écologique, move, Frères des hommes, le CELL, Etika et Greenpeace, pour attaquer le secteur financier luxembourgeois, le plus important en Europe et le deuxième dans le monde.
Ensemble, ils demandent la fin des investissements dans les industries des combustibles fossiles au détriment de la transition écologique vers une énergie verte : «On s’est rapprochés de Greenpeace sur ce sujet car l’organisation dispose notamment d’enquêtes et d’analyses que nous n’avons pas les moyens de réaliser», explique Sarah Muller, porte-parole de YFCL.
Baptisée «People Non Profit» – les gens avant le profit – la manifestation ciblait en particulier le Fonds de compensation (FDC), seul fonds de pension pour les travailleurs du secteur privé au Grand-Duché, qui investit chaque année près de 500 millions d’euros dans l’industrie du gaz, du charbon et du pétrole, selon Greenpeace.
«On réclame l’arrêt des investissements allant à l’encontre de la neutralité climatique d’ici 2030, en particulier de la part d’institutions publiques. Le fait que tout cet argent profite à des entreprises qui nuisent à l’environnement et aux vies de millions de personnes est inacceptable», lancent les militants de YFCL.
Une stratégie à revoir selon les organisations
Greenpeace pointe, quant à elle, le fait que le Fonds de compensation investit actuellement selon un scénario de réchauffement de la planète de 2-3 degrés, soit bien au-delà de l’ambition nationale affichée par le gouvernement et de l’objectif de l’accord de Paris qui vise une limitation à 1,5 degré maximum.
Dans une lettre ouverte publiée mardi, l’organisation et des représentants du secteur financier ont ainsi plaidé pour une place financière luxembourgeoise durable, appelant le gouvernement et le parlement à «s’assurer que les lois qui la régissent visent à réduire progressivement les investissements dans les énergies fossiles» et à instaurer «la transparence quant à leur impact social et environnemental».
Mardi prochain, ASTM et Greenpeace Luxembourg présenteront les conclusions d’une analyse sur la stratégie d’investissement du FDC, dont les résultats révèleraient qu’elle est «peu ambitieuse, insuffisante et opaque». Alors que le fonds doit réviser sa stratégie pour la période 2023-2028, les militants y voient une occasion unique pour améliorer ses performances en matière de durabilité et de lutte contre le changement climatique.
Ces jeunes devraient d’abord suivre quelques cours de physique avant de répéter des âneries dont ils ne comprennent pas le premier mot.