La ministre Yuriko Backes a répondu aux nombreuses interrogations des députés et a confirmé que les travaux de rénovation de la piste ne répondaient pas aux attentes. Les contrôles se multiplient.
Depuis la pagaille à l’aéroport de Luxembourg le 13 juin dernier, il est devenu évident que de sérieux problèmes risquaient encore de survenir. Une journée noire pour le Findel qui avait dû annuler bon nombre de vols à cause de dégâts sur la piste. Depuis, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko Backes, est bombardée de questions des députés qui s’inquiète des suites de cet incident.
Les défauts techniques s’accumulent depuis les travaux de rénovation de la piste en 2021 et 2022. Le décollement de la couche supérieure d’asphalte reste le principal souci. La ministre explique dans ses réponses que les analyses techniques réalisées par les experts externes sont essentiellement terminées et que «les défauts constatés présentent des degrés de gravité divers, mais ils sont dus à des causes communes survenues pendant les travaux de rénovation».
Depuis la fin des travaux de réfection, en 2022, des travaux de réparation des défauts ont eu lieu en plusieurs phases et ils sont bien imputables au chantier mené pendant deux ans. Qui est responsable ? «Les prestations ont été confiées sous forme de contrat d’entreprise avec obligation de résultat, c’est-à-dire la livraison d’une piste fonctionnelle et exempte de défauts», éclaire la ministre.
Faut-il dès lors reprendre la totalité de l’ouvrage ? C’est à l’étude. «Dans le cadre de la réparation des défauts, des mesures complémentaires sont nécessaires. La durée ainsi que l’ampleur de ces dernières sont actuellement évaluées par des experts indépendants», détaille la ministre Backes. Depuis l’apparition des premiers défauts, les contrôles se multiplient et sont réguliers pendant la journée, tandis que des examens approfondis ont lieu la nuit, accompagnés de mesures préventives renforcées sur les zones suspectes.
L’incident du 13 juin dernier a entraîné des réparations immédiates, suivies dans les semaines suivantes par un programme préventif de réfection, réalisé chaque nuit pendant les périodes de fermeture de la piste, sans impact opérationnel, assure Yuriko Backes.
En cas de dommage justifié et avéré, les passagers seront en principe indemnisés en conséquence. En attendant, lux-Airport a fait appel à plusieurs experts indépendants et compétents pour clarifier la situation. La société avait avancé l’éventualité de se tourner vers la justice pour établir les responsabilités du désastre.
Lux-Airport estimait le mois dernier que «les premières évaluations de ces défauts indiquent que l’infrastructure livrée pourrait ne pas répondre aux spécifications contractuelles ni aux attentes de performance, notamment en ce qui concerne la garantie d’une piste sans défauts, ne nécessitant pas de réparations et de corrections continues». Hier, la ministre a confirmé que «le résultat des rénovations de la piste n’est pas à la hauteur des attentes».
La ministre a été informé des problèmes par lux-Airport à la suite des soucis rencontrés sur la piste après l’incident d’août 2024 déjà. Le ministère n’est pas responsable de toutes ces avaries. «La gestion et le traitement des défauts survenus relèvent de la responsabilité de lux-Airport, en tant que maître d’ouvrage, des entreprises techniques et exécutives de construction», précise Yuriko Backes.
Contrôles intensifs
«La sécurité du trafic aérien est notre priorité absolue. Aucun compromis n’est possible en matière de sécurité des passagers», répond la ministre aux députés. Les travaux de rénovation de base de la piste, réalisés en 2021 et 2022, sont effectués environ tous les 30 ans, mais les couches d’asphalte doivent être régulièrement renouvelées en raison du trafic important.
Dès que la sécurité du trafic aérien, et en particulier celle des passagers, sera compromise, la piste sera immédiatement fermée. Pour éviter cela, des contrôles d’inspection intensifs et des mesures complètes de maintenance préventive sont actuellement en cours.
Quel impact ces problèmes peuvent-ils avoir sur le trafic aérien, particulièrement intense actuellement. «En exploitation normale, l’état de la piste n’a aucun impact sur le trafic aérien, notamment pendant les vacances d’été», rassure la ministre. Le Findel, qui est aussi un aéroport pour l’OTAN, conserve son statut.