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La moitié de vos déchets peut être réutilisée ou recyclée


Vingt-six kilos de déchets plastiques en moyenne ont fini dans chaque poubelle noire en 2022, y compris des articles qui auraient pu être recyclés dans les sacs bleus Valorlux. (Photo : didier sylvestre)

Chaque habitant produit en moyenne 163 kilos de déchets résiduels par an, selon la dernière étude dévoilée par l’administration de l’Environnement. Mais la moitié d’entre eux n’avait rien à faire dans les poubelles noires.

«Nous ne produisons pas moins de déchets, nous les trions mieux» : voilà en quelques mots comment résumer la dernière étude menée par l’administration de l’Environnement, qui, tous les trois ans, analyse les déchets résiduels au niveau national. Ce que contiennent vos «poubelles noires» en clair.

En 2022, chaque ménage luxembourgeois a ainsi produit 163 kilos de déchets, soit une baisse de 16 % par rapport à 2018 et une différence de près de 60 kilos par personne par rapport à l’année 2013. Des résultats positifs, dont se félicite la ministre de l’Environnement, Joëlle Welfring : «Nous notons une tendance positive qui est certainement due à un changement de mentalité de la part de nos concitoyens, mais aussi liée à nos campagnes de sensibilisation et au cadre réglementaire, qui ont beaucoup évolué ces dernières années.»

Le Luxembourg se base en effet depuis 2019 sur une stratégie zéro déchet, suivie en 2021 d’une stratégie d’économie circulaire, qui semblent porter leurs fruits. Extension de la poubelle bio et du sac bleu, mais aussi mise en place d’une taxe basée sur le poids des déchets jetés et non plus la taille de la poubelle, ont ainsi permis de jeter environ 52 % de déchets en moins dans les poubelles noires, pour les communes concernées.

Trois secteurs ciblés

Du positif donc, qui cache toutefois sa petite part d’ombre : sur les 103 600 tonnes de déchets générés au total, près de la moitié d’entre eux auraient pu être réutilisés ou recyclés. «Nous devons changer de paradigme : passer de la gestion des déchets vers une gestion des ressources», souligne la ministre déi gréng, qui cible trois secteurs bien particuliers : l’Horeca, l’événementiel et la grande distribution.

Ces secteurs utilisent beaucoup de plastique à usage très court, comme vos barquettes de frites ou votre fourchette en plastique pour manger sur le pouce avant un concert par exemple. Des pratiques qui doivent désormais disparaître, avec l’introduction, depuis cette année, d’un certain nombre de mesures visant à limiter la présence de plastique dans ces domaines.

Les repas et boissons doivent être consommés (dans l’enceinte d’un restaurant) dans des récipients réemployables, même chose lors d’événements publics. Les supermarchés doivent se doter d’une infrastructure de collecte pour certaines fractions de déchets… (lire encadré) Autant de nouvelles contraintes mises en place le 1er janvier et qui doivent encore évoluer d’ici à 2024, pour devenir un peu plus restrictives.

«L’idée est de faciliter autant que possible les bons gestes pour les citoyens, mais aussi accompagner les secteurs ciblés dans ces transitions. Nous avons publié des guides, des notes, pour les aider à se mettre sur la bonne voie», poursuit Joëlle Welfring. Formation avec l’Horeca, projet pilote avec la Fédération luxembourgeoise de l’alimentation et de la distribution : le gouvernement souhaite «s’attaquer à la racine du problème».

Les suremballages dans le viseur

Les supermarchés d’une superficie de 400 m² ou plus doivent désormais être équipés d’un point de collecte des suremballages à la sortie des caisses, depuis le 1er janvier.

À partir de janvier 2024, les points de vente alimentaires d’une superficie supérieure à 1 500 m² devront disposer d’une infrastructure de collecte pour certaines fractions de déchets.

À compter du 1er juillet, les emballages en plastique pour les fruits et légumes disparaîtront, notamment ceux en petit conditionnement (moins de 1,5 kg).