La mère de Jonathann Daval, Martine Henry, implicitement mise en cause par la partie civile, a nié mercredi toute « complicité » dans le meurtre de sa belle-fille Alexia, dans une interview à BFMTV.
« Je nie très fort cette complicité », a-t-elle déclaré alors que le beau-frère d’Alexia, Grégory Gay, a fait état de la découverte d’un cheveu de Martine Henry dans le véhicule professionnel de Jonathann qui a servi à transporter le corps de la victime.
Pour « déstabiliser Jonathann »
« Je n’étais pas au courant de ça, je ne savais pas qu’il pouvait exister un cheveu de moi dans la voiture », a soutenu Martine Henry. « Cela ne me choque pas du tout, car un cheveu c’est volatile et il a pu se retrouver dans la voiture, en serrant mon fils, en l’embrassant » et se « poser sûrement sur ses vêtements », a-t-elle enchaîné. « Je ne suis pour rien dedans. Ce n’est pas mes cheveux, je ne suis jamais monté dans la voiture. Cela ne peut pas être mes cheveux », a-t-elle insisté.
Martine Henry s’est dite « très mécontente, très en colère que l’on en parle comme ça à la télé ». Selon elle, l’élément apporté par Grégory Gay vise à « déstabiliser Jonathann en vue de l’audience », un interrogatoire prévu jeudi matin.
Jonathann Daval sera en effet interrogé par un juge d’instruction du tribunal de Besançon, après être revenu sur ses aveux et avoir incriminé sa belle-famille, a confirmé mercredi une source judiciaire. Incarcéré depuis janvier à la maison d’arrêt de Dijon, l’informaticien de 34 ans sera transféré à Besançon où son interrogatoire par le magistrat instructeur chargé de l’affaire doit débuter à 10h. Cette audition sera suivie le 7 décembre par deux confrontations, la première avec la sœur d’Alexia et son mari, Stéphanie et Grégory Gay, et la seconde, avec les parents d’Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot. Tous parties civiles, ils ont réclamé ces face-à-face après avoir été impliqués par Jonathann Daval.
Signe de la tension croissante à l’approche de ces confrontations décisives, l’avocat du beau-frère et de la sœur d’Alexia, Me Gilles-Jean Portejoie, a réclamé au juge d’instruction une enquête plus approfondie à propos d’un cheveu de la mère de Jonathann Daval, Martine Henry, retrouvé dans le véhicule professionnel de l’informaticien. Une source proche de l’enquête avait précisé cependant que « cet élément n’a pas été jugé significatif ».
Le corps d’Alexia Daval, 29 ans, avait été retrouvé partiellement brûlé début novembre 2017 dans un bois non loin de Gray-la-Ville, en Haute-Saône, où résidait le couple. Après avoir affirmé qu’elle avait disparu lors d’un jogging et être apparu en veuf éploré pendant plusieurs mois, Jonathann Daval avait été arrêté en janvier et avait avoué en garde à vue avoir étranglé sa femme au cours d’une dispute, tout en niant avoir brûlé le cadavre.
Au début de l’été, l’informaticien avait fait volte-face devant le juge d’instruction, assurant qu’il n’était pas responsable du meurtre et que sa femme avait en fait été étranglée par son beau-frère, au domicile des parents d’Alexia. Tous auraient ensuite conclu « un pacte secret » pour dissimuler les faits.
LQ/AFP