Rachel Zirovnik, la maire de Mondorff (57), regrette de ne pas avoir rappelé à ses administrés que voter les extrêmes, c’est choisir le retour du poste-frontière dans la petite commune.
À Mondorff, commune française étroitement liée à la cité thermale, c’est Emmanuel Macron qui est arrivé largement en tête. Mais en cumulant les voix des partis d’extrême droite et d’extrême gauche, c’est bien la moitié de la population, soit une centaine sur les 219 bulletins exprimés, qui s’est tournée vers des partis antieuropéens.
«Le duel traditionnel gauche-droite est dépassé», commente Rachel Zirovnik, la maire de Mondorff et vice-présidente du Conseil départemental. Elle n’a jamais adhéré à un parti, elle s’est toujours présentée en tant qu’indépendante de Moselle, tendance centre droit, aux côtés de Patrick Weiten, le président du Département. «Les extrêmes sont en position de force et cela m’inspire un grand regret, celui de ne pas avoir insisté sur la dimension européenne de cette élection, parce que voter les extrêmes, c’est rejeter l’Union européenne», déclare-t-elle.
Dans le dernier bulletin municipal, elle a appelé les électeurs à exercer leur droit de vote, elle voulait les mobiliser pour cette élection cruciale, mais a omis de les avertir des conséquences d’un vote antieuropéen. «La majorité de la population active travaille au Luxembourg et elle se tire une balle dans le pied, je ne comprends pas. Veulent-ils voir le poste-frontière reprendre du service?», interroge-t-elle.
Le second tour est plus qu’incertain, mais Rachel Zirovnik reste confiante. «J’espère que le front républicain va fonctionner et que les gens feront le choix de la démocratie et de l’Europe», ajoute-t-elle. Elle ne pense pas à sa seule commune, mais à l’ensemble du département de la Moselle, où Marine Le Pen est arrivée en tête avec 30,37 % des voix, suivie d’Emmanuel Macron avec 26 % des voix.
Rachel Zirovnik soupire en constatant «la dérive de certains partis» qui ont perdu le sens des réalités. «Je suis une élue de proximité, je travaille pour ma commune et je mets le même enthousiasme au niveau du département, le principal étant pour moi d’être en contact direct avec la population», décrit-elle. Elle se réjouit aussi de compter dans les rangs des conseillers de nouveaux élus, jeunes et issus des Indépendants comme elle, mouvement largement majoritaire au Département. «Chacun peut y trouver sa place, même avec une sensibilité de gauche», explique l’élue de Mondorff qui dit avoir senti «le ras-le-bol à l’égard des partis traditionnels» éprouvé par les électeurs.
Des députés moins «hors sol»
Les élections législatives qui suivront en juin ne refléteront pas le résultat de ce premier tour de la présidentielle. «On vote davantage pour un élu de proximité, une personne que l’on connaît, mais ce ne sera pas évident. Le mandat présidentiel s’achève et les temps ont été difficiles avec les crises, et quand on est aux manettes, on est sans cesse tiraillé», explique celle qui a l’habitude de l’exécutif.
L’autre tiraillement est dû au non-cumul des mandats. «Si je pars aux législatives, je dois abandonner la mairie. Je peux continuer à siéger au Département, mais sans fonction exécutive, donc plus de poste de vice-présidente», lâche Rachel Zirovnik. Certains élus hésitent à s’engager sur les listes aux législatives, observe-t-elle, «car il y a un attachement particulier au mandat communal, c’est là où on voit le mieux le fruit de son travail, de ses actions», assure-t-elle.
C’est un peu regrettable, pour elle, ce non-cumul, parce que les élus manquent alors d’expérience du terrain, une notion qui lui est chère. «La collectivité, c’est gérer le quotidien des gens et pour ça il faut les côtoyer. J’aimerais que l’on ait des députés un peu moins hors sol», lance franco la maire de Mondorff. Elle estime que le résultat de la présidentielle, dimanche dernier, exprime aussi le ras-le-bol à l’égard de la distance qui sépare les élus et la population, si bien qu’il «faut mettre un coup de pied dans la fourmilière pour être entendu».
Cette distance, elle la ressent aussi ces dernières années entre un État centralisé et les territoires. «Nous n’avons plus la mainmise sur grand-chose, c’est compliqué et frustrant», avoue Rachel Zirovnik.
Pour autant, il n’y a pas l’ombre d’un doute dans son esprit : il faut faire barrage à l’extrême droite au deuxième tour de la présidentielle et faire front commun et républicain. «Il faut revenir à la raison et arrêter les bêtises», conclut-elle.
Mondorff est coupé en deux parties, une Luxembourgeoise et l’autre française et elle est Maire de la partie française, mais elle n’a rien compris au programme de Marine qui ne contrôlera que les transports de marchandises dangereuses pour notre santé et notre économie !
L’élection française ne concerne pas la maire de Mondorf.
Elle peut préférer un menteur et un tricheur, mais qu’elle le garde pour elle.