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La lutte contre les discriminations fait exploser le compteur


La pétition en faveur d’une éducation au vivre-ensemble a atteint les 4 500 signatures quelques heures après son ouverture. Un succès fulgurant.

Sa pétition a pour objectif de lutter contre la discrimination et l’encouragement à la haine envers les personnes LGBTQ+. Son auteur, Marc Gerges, est heureux face à ce succès sans précédent.

À 8 h 30, ce vendredi matin, alors que la pétition publique numéro 3281 venait d’être publiée sur le site, le compteur affichait déjà 343 signatures. En dix minutes, ce chiffre avait déjà doublé. Il est fort à parier que la contre-pétition introduite par Marc Gerges, et qui a dans le viseur celle qui demandait d’«exclure les thématiques LGBT de l’éducation des mineurs», connaîtra un succès plus grand encore, en pleine saison estivale.

«La majorité que l’on dit silencieuse est bien là et s’exprime», se réjouit l’auteur de la pétition, Marc Gerges. En effet, avant 15 h, la pétition dépassait les 4 500 signatures, ouvrant la voie à un débat public.

À l’opposé du texte déposé par Helder Rui De Almeida Neves, plaidant pour que les écoles se concentrent «sur l’acquisition des compétences académiques fondamentales (…) tout en laissant aux parents la responsabilité d’aborder avec leurs enfants des sujets de nature personnelle et éthique», dont les questions d’identité sexuelle, celle de Marc Gerges prône tout le contraire.

«Le rôle principal de l’enseignement public est de veiller à ce que les écoles garantissent, outre l’acquisition des compétences académiques fondamentales, telles que la lecture, l’écriture, les mathématiques et les sciences, l’égalité des chances et permettent aux enfants de devenir des citoyens responsables, capables de se forger leur propre opinion, surtout en ce qui concerne les sujets de nature personnelle et éthique, y inclus les sujets sensibles et personnels tels que l’orientation sexuelle et l’identité de genre», écrit-il.

L’objectif de cette pétition est «d’assurer que l’éducation et l’orientation sexuelle des enfants se fasse dans le respect de chaque individu, dans le respect des valeurs fondamentales de notre société et du vivre-ensemble».

L’auteur cite la Constitution allemande dont le premier article stipule que «la dignité de l’homme est intangible. La respecter et la protéger est le devoir de tout pouvoir public.»

Marc Gerges estime ainsi que si «chaque famille a le droit d’aborder ces sujets selon ses propres croyances et principes, l’Éducation nationale a pour mission de veiller à ce que les valeurs fondamentales et les droits fondamentaux de notre société ne soient pas seulement vécus, mais aussi instruits à l’école et dans les services d’accueil».

Ces thèmes, abordés à un âge précoce, participeraient à l’acceptation de l’«autre», selon l’auteur, et évolueraient selon «l’âge et le niveau de maturité des élèves».

Marc Gerges soutient qu’un «gouvernement responsable et attentif doit inclure, entre autres, l’enseignement de thématiques LGBTQ+ dans les programmes destinés aux mineurs pour favoriser la compréhension sociétale indépendamment de l’origine socio-économique, ethnique, religieuse ou familiale des enfants».

Abasourdi

«Je suis un peu abasourdi, mais dans le bon sens du terme», nous confie l’auteur de la pétition qui ne s’attendait pas un succès aussi fulgurant. «Hier, j’ai eu la notice de la Chambre m’informant que la pétition était en ligne aujourd’hui, et qu’elle serait ouverte pour les signatures du 2 août au 11 septembre, en pleine période de vacances; je n’étais pas sûr qu’elle puisse décoller», ajoute-t-il.

Il s’agit de lutter contre l’homophobie et la transphobie, et toute autre forme de discrimination ou de racisme, «en garantissant pour tous les enfants mineurs dès leur plus jeune âge l’instruction des valeurs de respect et d’acceptation de l’«autre» qui sont le fondement du vivre-ensemble et de notre démocratie».

La présidente de la Commission des pétitions, Francine Closener, précise que quatre pétitions allant dans la même direction ont été examinées cette semaine, mais celle de Marc Gerges était la plus claire et la mieux formulée. «Nous allons demander aux autres pétitionnaires s’ils acceptent de s’aligner sur celle de Marc Gerges.»

La présidente avait dû affronter un flot de reproches quand elle a validé la pétition plaidant pour l’exclusion des thématiques LGBT de l’éducation des mineurs. Les critiques y voyaient une discrimination affichée.

«Mais c’est la liberté d’expression, un droit fondamental, qui prend le dessus, et nous n’avions pas d’autres choix que de la valider», rappelle-t-elle. Les juristes lui ont majoritairement donné raison. Un nouveau règlement, qui devrait clarifier ce genre de situations, est dans les tuyaux.

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