À partir du 1er janvier, le salaire minimum pour les salariés non qualifiés augmente à 2 638 euros bruts par mois. Les travailleurs qualifiés toucheront au moins 3 165 euros. La Chambre a validé ces adaptations à l’unanimité.
Il s’agit dans les faits d’une adaptation mécanique du salaire social minimum à l’évolution moyenne des salaires. L’augmentation qui entrera en vigueur au 1er janvier 2025 représente toutefois un coup de pouce «très important pour tous ceux qui touchent un bas salaire», souligne Charles Weiler (CSV), le rapporteur du projet de loi voté ce jeudi.
La hausse proposée par le gouvernement est de 2,6 %.
En chiffres absolus, le salaire minimum mensuel brut pour les salariés non qualifiés passe précisément de 2 570,93 euros à 2 637,79 euros, soit un surplus mensuel de 66,86 euros, voire de 77 euros en tenant compte de l’exonération fiscale et des autres mesures d’allègements fiscaux, adoptées mercredi.
Le salaire minimum pour les salariés qualifiés passe de 3 085,11 euros à 3 165,35 euros, soit une hausse de 80,24 euros par mois. Quelque 70 600 personnes touchent actuellement le salaire minimum.
Des critiques des élus de l’opposition
L’adoption à l’unanimité de cette adaptation vers le haut n’a pas évité certaines critiques émanant des élus de l’opposition.
Claude Haagen (LSAP) a rappelé la revendication de son parti d’augmenter de 100 euros le salaire minimum, en plus de l’adaptation mécanique, prévue tous les deux ans. Il renvoie aussi vers la récente directive européenne, qui oblige les États membres à garantir un salaire minimum qui correspond à 60 % du revenu médian brut ou de 50 % du revenu moyen brut.
Au Luxembourg, il faudrait ainsi augmenter le salaire minimum annuel de 526 euros ou de 269 euros supplémentaires, calcule le député socialiste.
Le ministre du Travail, Georges Mischo (CSV), rejette cette méthode de calcul en renvoyant vers le mécanisme d’adaptation structurel du salaire minimum et l’indexation. «Le critère d’un salaire minimum adéquat, tel que le réclame la directive européenne, est rempli», estime-t-il. Mais, comme le fait remarquer Marc Baum (déi Lénk), le Conseil d’État risque de rejeter en l’état la transposition de la directive.
Djuna Bernard (déi gréng) fait remarquer que le niveau du salaire minimum doit correspondre au budget de référence, soit le montant pour pouvoir mener une vie décente. «Il faut se consacrer de manière plus intense à ce défi», revendique la députée.
Marc Goergen (Parti pirate) critique que «les quelques euros seront directement enlevés aux salariés en raison de la hausse des prix de l’énergie», qui deviendra réalité en 2025.
Marc Baum (déi Lénk) s’est montré le plus critique sur la politique salariale menée par le gouvernement. «Le Luxembourg est le pays où le risque de pauvreté est le plus élevé. Or, le ministre du Travail estime que tout va bien. Il nous faut enfin donner des lignes directrices ambitieuses pour lutter contre la pauvreté et renforcer les personnes qui travaillent», plaide-t-il.
Jeff Engelen (ADR) réclame, lui aussi, de finaliser le plan de lutte contre la pauvreté, avec comme priorité l’automatisation de la demande et de l’octroi des aides sociales que les personnes éligibles peuvent toucher.