Nos voisins français ont informé la Commission européenne qu’ils réaliseraient des contrôles aux frontières à partir du 1ᵉʳ novembre jusqu’à fin avril.
Le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne et l’Italie sont les six pays concernés par cette mesure. Ce jeudi, la France a annoncé à la Commission européenne son souhait de rétablir les contrôles à ses frontières. Ces derniers seront effectués de manière provisoire à partir du 1ᵉʳ novembre jusqu’au 30 avril.
Comme pour l’Allemagne, l’argument sécuritaire a été mis en avant pour justifier cette mesure. Sur le site de la Commission européenne, on peut lire que le pays serait « sous de graves menaces à l’ordre public, à l’ordre public et à la sécurité intérieure posées par les activités terroristes de haut niveau ». Une décision qui a été également motivée par un phénomène d’immigration illégale dont elle en serait victime.
« La présence croissante de réseaux criminels facilitant la migration irrégulière et le trafic, et les flux migratoires qui risquent d’être infiltrés par des individus radicalisés, ainsi que les traversées irrégulières aux frontières de la Manche et de la mer du Nord, ainsi que la montée de la violence parmi les migrants, en particulier dans les zones côtières du nord comme Dunkerque et Calais, conduisant à des situations tendues et dangereuses impliquant à la fois les migrants et les forces de l’ordre », explique-t-elle.
D’autres pays européens ont, par ailleurs, annoncé le renforcement des contrôles aux frontières jusqu’à mi-2025. Parmi eux figurent l’Autriche, la Norvège, la Suède ou encore le Danemark.
À la suite de cette annonce, le LCGB a rapidement réagit. Le syndicat rappelle que les contrôles sur les frontières allemandes ont déjà créé des bouchons récurrents et importants et qu’une situation similaire risque de se reproduire du côté français. Chaque jour, 53 000 frontaliers allemands passent la frontière, ils sont 123 000 Français et la circulation est déjà difficile sans contrôle. « La conciliation vie familiale-vie professionnelle de ces salariés va fortement se détériorer » s’inquiète le LCGB.
En conséquence, le syndicat lance un appel au gouvernement et plus particulièrement au Premier ministre Luc Frieden, au Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, et au Ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, pour une intervention auprès de la Commission européenne et des autorités nationales françaises et allemandes « pour défendre des frontières ouvertes au sein de l’Union européenne, telles que prévues par l’accord de Schengen et garanties par le principe de la libre circulation des personnes en Europe inscrite dans les traités européens ».
Lors d’une visite de travail en Slovénie, Léon Gloden, le ministre des Affaires intérieures, a réagi à l’annonce de la France de rétablir les contrôles à ses frontières. Il a tenu à souligner que le respect des accords de Schengen constitue une priorité absolue pour le gouvernement luxembourgeois. « Il faut davantage renforcer la protection des frontières extérieures pour normaliser la situation aux frontières intérieures », a-t-il déclaré. En reprenant l’exemple des 228 000 frontaliers venant travaillant au Grand-Duché, il a insisté sur le fait de faire cesser les contrôles aux frontières intérieures le plus vite possible. «Schengen ne doit pas être remis en question. Il faut éviter de recréer des frontières dans l’esprit des citoyens».