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La France a proposé 40 % de télétravail pour les frontaliers du Luxembourg


Un possible changement en vue pour le télétravail des frontaliers français en 2025 ? C’est ce que sous-entend très clairement le député Pirates, Sven Clément, dans une question parlementaire adressée au ministre des Finances, Gilles Roth (CSV), en cette fin d’année.

«Il nous a été rapporté que la France a fait une proposition au Luxembourg permettant aux frontaliers de faire jusqu’à 40 % de leurs heures en télétravail à l’avenir». Cette annonce, nous la devons au député Sven Clément (Pirates) qui a interrogé il y a quelques jours le ministre des Finances, Gilles Roth (CSV) sur la question, lui demandant confirmation.

Dans sa réponse, Gilles Roth a bien confirmé que le Luxembourg avait réceptionné en avril dernier une «note» en ce sens de la part de la France. Cette dernière «envisage une hausse du seuil de télétravail à 40 % du temps de travail annuel en échange d’une compensation à déterminer», précise encore le ministre social-chrétien.

Pour rappel, actuellement, les frontaliers français travaillant au Grand-Duché sont soumis à 34 jours par an de télétravail sans que cela ne génère de modifications sociales/fiscales. «C’est mieux que rien pour beaucoup de frontaliers, mais pas suffisant pour beaucoup d’autres», déplore toutefois Sven Clement.

Le pays perd en attractivité

Surtout, la France n’a toujours pas ratifié l’avenant à la convention de non-double imposition signé… le 7 novembre 2022. Alors même que la Chambre des députés l’a fait en juin 2023. Un retard qui semble agacé du côté luxembourgeois si l’on en croit la réponse de Gilles Roth : «Il nous importe dès lors que cette procédure soit vidée, avant d’entamer des discussions plus approfondies au sujet de l’évolution future de cet accord bilatéral», a-t-il justifié dans sa réponse ministérielle.

Au Luxembourg travaillent environ 485 000 personnes, dont près de la moitié sont des frontaliers. Plus de 120 000 d’entre eux proviennent de France. Une moyenne qui inquiète le député pirates, notamment pour l’attractivité du Luxembourg.

«Cela a des répercussions massives sur le trafic. Beaucoup de frontaliers viennent en voiture ou en train. Cela conduit à d’énormes embouteillages, principalement, mais pas uniquement sur nos autoroutes, et à des trains surpeuplés. S’ajoutent à cela des trains qui sont régulièrement annulés ou qui circulent avec moins de wagons, faute de disponibilité. De ce fait, de nombreux frontaliers passent jusqu’à 3 ou 4 heures dans leurs trajets allers-retours».

Des conditions qui pourraient être améliorées avec davantage de télétravail : «beaucoup de frontaliers ne veulent plus» supporter ces trajets «longs et fatigants» cinq jours par semaine, alerte le député Pirate.