Un ancien directeur de la fondation Lëtzebuerger Kannerduerf est accusé d’abus sexuels sur une de ses protégées.

Les faits remontent au début des années 2000. Une adolescente aurait été abusée sexuellement par un ancien directeur de la fondation Lëtzebuerger Kannerduerf lors d’une sortie au cinéma pour fêter ses 18 ans, selon une enquête de nos confrères de Reporter.lu. La fondation a porté plainte au parquet le 7 mars dernier après une enquête interne.

Le directeur, aujourd’hui à la retraite, a été à la tête de la fondation pendant trente ans entre 1985 et 2014. Il a travaillé de manière bénévole pendant un an jusqu’à ce qu’il devienne personna non grata. 

L’association Innocence en Danger qui s’est saisie du dossier de dénonciation, évoque d’autres cas d’abus envers de jeunes pensionnaires des villages d’enfants chapeautés par la fondation au Luxembourg. Si les témoignages sont là, les traces administratives manquent tant à la fondation qu’auprès de son ministère de tutelle.

Des faits prescrits

Un scandale pour l’ONG qui assure avoir depuis revu sa manière de fonctionner alors que d’anciens salariés ont confié leurs doutes à Reporter.lu. Mais à l’époque, tout le monde se tait. Personne ne semble vouloir croire le récit de la pensionnaire qui finit par se taire.

Aujourd’hui âgée de 41 ans, la victime présumée ose enfin dénoncer les abus qu’elle dit avoir subi. Entendu par la police en octobre 2024, l’homme aurait nié catégoriquement les accusations. La plainte de la jeune femme est classée par le parquet pour prescription.

Des plaintes d’autres victimes pour lesquelles la prescription ne s’appliquerait pas pourraient relancer l’enquête. Innocence en danger se démène pour les rassembler et la fondation lui prête main forte ainsi que d’anciens salariés. L’ancien directeur, présumé innocent, n’aurait pas souhaité s’exprimer pour le moment.