La «dolce vita» made in Luxembourg

Avec plus de 400 membres, c’est l’un des trois clubs du genre au Grand-Duché. Le Vespa Club Roude Léiw Lëtzebuerg nous a ouvert ses portes et surtout celles de son garage à Reckange-sur-Mess.

Dans le garage des membres du Vespa Club Roude Léiw Lëtzebuerg, les odeurs de carburant se mêlent à celles des pneumatiques et de l’huile de moteur. Cet après-midi-là, plusieurs membres de ce club de vespa sont venus occuper leur temps libre pour réparer, réviser ou encore rénover leur scooter fétiche italien. Un deux-roues qu’ils ont bichonné pendant des centaines et des centaines d’heures. «Il faut environ 200 heures pour rénover complètement une Vespa», explique Daniel Dos Santos, président du club de Reckange-sur-Mess et grand passionné de la «dolce vita» italienne.

Un amour pour le scooter italien qui a commencé pour lui, il y a plus de dix ans. «Au départ, j’étais un grand amateur de motos. J’avais invité un ami à manger des grillades chez moi. Il était venu avec sa Vespa, une 50 spéciale. Comme il se faisait tard et vu que le lendemain il devait partir en Italie pour un mois, il m’a dit : « Je vais te laisser les clés de ma Vespa comme ça, tu pourras la rouler« . C’est ce que j’ai fait et j’ai tout de suite adoré la conduite», se souvient Daniel Dos Santos.

Xavier Bettel, fan de Vespa

Quelque temps plus tard, il décide avec d’autres amis et férus de la «belle italienne» de fonder un club. En 2011, le Vespa Club Roude Léiw Lëtzebuerg est créé et prend place dans un garage à Reckange-sur-Mess. Aujourd’hui, il compte plus de 400 membres à travers le pays et fait partie de l’un des trois clubs que compte le Grand-Duché. «C’est vrai que l’on ne pensait pas être aussi important si vite. Nous avons été jusqu’à 500 membres», confie le président de l’ASBL.

Et parmi eux, a figuré une personne bien connue au Luxembourg. «Pendant deux ans, Xavier Bettel était membre de notre club. C’était avant qu’il ne devienne Premier ministre. Il nous a découverts durant un évènement, car lui aussi possède une Vespa (…). Mais, on peut le dire, il n’est jamais venu au club avec elle», plaisante-t-il.

Depuis douze ans, les passionnés de Vespa se réunissent chaque après-midi pour réparer leur «petit bijou» mais aussi et surtout pour passer un bon moment. «C’est un club où règne la convivialité, la bonne ambiance. Je dis souvent que l’on rencontre ici toute la société luxembourgeoise. Il y a des personnes de toutes nationalités et de toutes origines sociales. De belles amitiés ont été créées.» Un club solidaire qui se réunit plusieurs fois par an lors de rallyes ou de voyages à travers l’Europe. «Nous sommes déjà allés en Italie, au Portugal. Souvent, nous rencontrons les clubs de ces pays. C’est toujours très sympathique», confie Daniel Dos Santos.

Avec plus dix ans d’existence, des milliers de Vespa issues de l’ASBL ont ainsi circulé à travers les routes européennes. Si certaines appartiennent aux membres du club eux-mêmes, d’autres sont des créations «maison» des membres de Reckange-sur-Mess. Dans leur garage, on peut y trouver des modèles assez rares, comme une Vespa de course, créée par l’association, et même une voiture. «La marque avait, en effet, sorti un peu avant les années 1950, ce modèle assez original. Et nous l’avons chez nous», précise le président du club qui possède à lui tout seul près de douze Vespa.

Soixante ans après sa naissance, la Vespa continue de dissimuler autour d’elle l’air de la «dolce vita». «Je pense que cela va au-delà de la mécanique. C’est aussi une façon de vivre, une liberté.

C’est pour l’une de ces raisons qu’elle continue aujourd’hui à plaire. Et, il faut dire qu’au Luxembourg avec les embouteillages, c’est bien pratique d’avoir une Vespa», conclut Daniel Dos Santos devant son scooter italien jaune moutarde dont il a entamé la révision à l’occasion de la pause hivernale.