La dépression est une maladie sur laquelle il est difficile de mettre des mots. Il est pourtant nécessaire d’en parler pour pouvoir trouver l’aide adéquate. Le ministère luxembourgeois de la Santé lance dans cette idée une campagne de sensibilisation, intitulée « La dépression : parlons-en ».
La dépression est une vraie maladie, elle peut toucher n’importe qui, elle peut être traitée, elle a plusieurs visages. Être à l’écoute peut déjà aider. Tels sont les messages-clés délivrés par les autorités au travers de cette campagne de sensibilisation.
Cette maladie, qui reste encore un sujet tabou voire un sentiment de honte pour les personnes concernées, « touche plus de 300 millions de personnes de tous les âges et de tout horizon à travers le monde. Elle est la première cause de morbidité et d’incapacité. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression deviendra d’ici 2020, la deuxième cause d’invalidité dans le monde », souligne le ministère de la Santé.
«Nous savons qu’aujourd’hui sur 100 personnes souffrant d’une dépression, seulement 35 cherchent à recevoir de l’aide professionnelle. Pourtant, le risque de développer un comportement auto-mutilant ou même de tenter de se suicider, est beaucoup plus élevé pendant les phases dépressives. Il est important d’agir et de parler de cette problématique !», exhorte la ministre Lydia Mutsch.
Pas un simple coup de blues, ni une faiblesse
La campagne s’inscrit dans le cadre du Plan national de prévention du suicide (2015-2019) du gouvernement. Le suicide est en effet un phénomène pris au sérieux au Luxembourg qui connaît 80 cas par an, d’après les chiffres officiels. « L’ampleur du problème est encore plus importante lorsque l’on sait que le taux de tentatives est de 10 à 20 fois plus élevé que celui des suicides accomplis », avait récemment alerté Lydia Mutsch.
Il est à noter « 70% des suicides sont liés à un état de dépression ». « Il s’agit véritablement de briser un tabou, et d’en parler aussi dans les écoles, car les plus jeunes sont aussi touchés. Le suicide constitue même la deuxième cause la plus fréquente des décès auprès des jeunes entre 15 et 35 ans lors d’une dépression », affirme Lydia Mutsch.
Parmi les objectifs à atteindre, il est impératif d’améliorer les connaissances du grand public. « Faire connaître les signes précurseurs, les symptômes, les traitements, et faciliter le dialogue des personnes en dépression avec leur entourage et avec les professionnels de santé ». Il faut également « faire prendre conscience de la gravité de la dépression, une maladie sérieuse qui n’est pas à confondre avec la déprime, c’est-à-dire le simple coup de blues ».
« Réduire la stigmatisation et la discrimination » demeure un point tout aussi essentiel. « Les préjugés associent trop souvent la dépression à une faiblesse personnelle plutôt qu’à une vraie maladie ».
La diffusion des messages se fera à partir du 28 novembre et tout au long de l’année prochaine. Ils sont déclinés sur le site internet prevention-depression.lu (français et allemand), des dépliants et d’affiches (distribués dans les écoles, cabinets médicaux, services sociaux etc.) édités en luxembourgeois, français, allemand, anglais et portugais, des flyers à suspendre dans les bus, ainsi que des cartes postales.