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La Croix-Rouge ouvre un centre d’accueil pour les jeunes en détresse


Le nouveau centre d'accueil de la Croix-Rouge a été construit, en partie, grâce au legs du terrain par une habitante du village. (Photo : hervé montaigu)

Vingt jeunes en précarité sociale et psychique dans leurs familles vont être hébergés et soutenus dans le nouveau centre d’accueil de la Croix-Rouge inauguré ce mardi 2 septembre à Oberglabach.

Situé dans la commune de Nommern, le petit village d’Oberglabach est des plus tranquilles. Étendu sur près de 900 mètres, il compte 32 âmes, une chapelle bénéficiant d’une protection nationale et quelques vaches dans les champs qui l’entourent. Hier pourtant, un ballet de voitures traverse le bourg et perturbe le calme habituel. À l’échelle du village, c’est un évènement historique qui se trame : l’inauguration officielle d’un foyer pour jeunes en situation d’urgence de la Croix-Rouge luxembourgeoise.

Mais que fait un tel centre loin des agglomérations où se trouvent généralement de tels services sociaux? La réponse se trouve dans les derniers vœux d’une habitante. «Dans son testament, elle a écrit qu’elle voulait nous léguer ce terrain, avec la volonté de faire quelque chose pour les étudiants en détresse et dans le besoin», confie Michel Simonis, directeur général de la Croix-Rouge. «Sans elle, cette nouvelle infrastructure n’aurait jamais pu voir le jour.»

Trois services sous un seul toit

Bien que généreux, le legs s’est d’abord transformé «en casse-tête puisque le terrain n’était pas constructible». Après quelques démarches, un permis de construire a finalement été délivré afin de construire un centre d’accueil flambant neuf. Il s’agissait là d’un projet dans les petits papiers de la Croix-Rouge mais «c’est cette dame qui a choisi que cela se fasse ici, bien que certains disaient qu’il devait être dans une ville moyenne et pas dans un village».

Outre le terrain, la Croix-Rouge a également bénéficié de la générosité d’autres donateurs ainsi que du soutien du ministère de l’Éducation nationale et de l’Office national de l’enfance afin de mener à bien ce chantier lancé fin 2022. Ce dernier a coûté environ 6,8 millions d’euros et a permis d’offrir «une structure unique» dixit Mireille Neuen, directrice du département d’aide à l’enfance de l’association. Pour cause, trois mesures d’aides se trouvent sous le même toit.

D’une part, huit enfants (entre 4 et 18 ans) ne pouvant vivre dans leur milieu familial, souvent à la suite des décisions judiciaires, seront logés au sein du centre d’accueil Norbert-Ensch. La colocation du service «Perspectives» accueillera, elle, cinq occupants (entre 16 et 27 ans) en crise psychosociale. Enfin, le «Jugendwunnen» comprend sept appartements destinés à des jeunes adultes (entre 18 et 27 ans) autonomes, avec des revenus ou en formation.

«On a besoin de la famille»

«C’est comme une grande famille», résume Mireille Neuen, tant les publics et les âges seront différents. Tandis que les mineurs du centre d’accueil seront encadrés 24 heures sur 24, les jeunes adultes du «Jugendwunnen» seront, eux, autonomes afin d’aller en cours, au travail ainsi que pour organiser leur vie dans le centre.

Quel que soit l’âge des bénéficiaires, Gilles Dhamen, premier conseiller au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, rappelle que l’objectif reste le même : «Garantir un développement le plus normal que possible». Bien que les voies diffèrent afin d’intégrer la structure (lire ci-contre), la vingtaine de jeunes qui va progressivement découvrir Oberglabach a comme trait commun une précarité sociale et psychique dans leur environnement familial.

Vivre au centre ne signifiera cependant pas la fin des relations avec la famille. «On garde et soutient le contact avec la famille», précise Michel Simonis. «On a besoin de la famille, on collabore avec eux, car ils restent les experts de l’enfant», explique Mireille Neuen au sujet du centre d’accueil notamment. Si la situation personnelle le permet, un bénéficiaire peut ainsi passer rendre visite à sa famille ou rester un week-end, voire des vacances.

Différents modes d’admission

Pour intégrer le centre d’accueil ou la colocation du service «Perspectives», les demandes passent par l’Office national de l’enfance qui adresse des dossiers que la Croix-Rouge sélectionne, ou non. Pour le «Jugendwunnen», ce sont aux jeunes adultes de s’inscrire eux-mêmes sur une liste d’attente, avant de passer un entretien téléphonique puis d’être choisis par une commission consultative.

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